Me perdre. Se perdre en conjectures et la vie qui va avec – voix qui refuse de sortir et puis plus un son, rien que l’oubli, évident. Prêter quelque chose. Se prêter des attraits qu’on n’a pas, emprunter à mon imaginaire les étincelles dans ses yeux. Recréer le réel à partir des fragments concassés du passé qui n’a plus d’importance puisqu’il est en arrière, toujours toile de fond, simple décor trash pour le présent…
Voir que ce qui n’était rien pour moi l’a touché quand même ; qu’il veut plus alors que je n’ai plus rien à offrir, pas à lui, pas comme ça. Fuir encore, le fuir lui et ses bonnes intentions, laisse moi mener ma barque seule, j’ai besoin de retrouver mon équilibre et puis tu sais j’suis pas quelqu’un de bien, entre la prétention et l’indifférence, laisse tomber mon gars, va voir ailleurs. Je ne ferai que te saisir tes rêves et sucer jusqu’à la moelle ton énergie pour rebondir, et quand je serai repue de ton sang tu ne seras plus des vivants mais bien d’un autre monde – sombre et froid, automatique, mécanique, boueux. File. Dégage. Allez barre toi maintenant. Oui c’était cool, oui t’as peut être pris ton pied mais le cul sans sentiment c’est aussi con qu’un nutella sans noix.
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Comme toi, hier encore j'aurais tout donné pour être de nouveau dans les bras d'un X à qui j'aurais demandé la force des bras dans lesquels on s'endort sereinement.
Comme toi, j'aurais rêvé qu'un autre homme me renvoie mon existence. Pour ne plus exister qu'aux yeux du passé.
Comme toi, je me persuade que son silence est dû à l'oubli. Que notre histoire n'est qu'une de plus parmi le ratage contemporain.
Comme toi, j'ai envie de vomir quand je pense qu'un autre puisse me serrer dans ses bras. Pire, je vomis quand je pense à l'oublier.
Comme toi, je n'ai pas encore envie de "passer à autre chose". L'oubli n'a de sens que pour ceux qui n'ont rien vécu. L'oubli n'a de sens que dans le vide du présent. Dans mon futur comme dans mon passé, il appartient à mon coeur comme il appartient à ma tête qui se baisse au moment où j'écris ces lignes.
Comme toi, je suis fatiguée. Epuisée d'avoir mal du silence qui me ronge. Epuisée de devoir sans cesse aimer jusqu'à l'échec cuisant. Epuisée des reproches que l'on m'adresse..."Tu ne fais que séduire...". Je ne fais que séduire dans l'absence de celui que j'aurais aimé garder au-dessus de mes épaules.
Comme toi, je me persuade que toute notre histoire n'a aucun sens si elle s'arrête dans le temps. Comme toi, je sais qu'il pense encore à moi, lorsqu'il regarde défiler le temps, au gré des paysages qui fuient la vitesse du train, certains soirs, en rentrant chez lui.
Comme toi, j'ai envie de pleurer, mais je n'y arrive plus. Il n'y a rien de triste, rien de pathétique.
Juste une injustice. Juste mon coeur qui crie ses attaches au passé. Juste ma gorge qui n'arrive plus à avaler. Juste mon silence qui n'arrive pas à se taire.
Comme toi, j'aimerais y parvenir. J'aimerais laisser glisser le vent sur mes épaules, j'aimerais regarder le ciel d'un coeur confiant.
Comme toi, j'aimerais avoir la force de me dire que le plus important n'est ni la fin, ni l'actuel, mais juste ce moment. Ce moment où il t'a regardé et où ton coeur s'est mis à ramper. Ce moment où il t'a embrassé en te dévisageant, inquiet de savoir où vous alliez. Ce moment où il t'a dit en soupirant qu'il t'appartenait. Ce moment où il t'a broyé dans ses bras. Ce moment où il est reparti en te regardant trembler, en petite culotte sur le palier gelé, et où il est parti, le sourire léger vers sa journée, en pensant à ton corps encore chaud de ses caresses.
Comme toi, j'aimerais me convaincre de rebondir.
Mais comme toi, probablement, il va me falloir encore un peu de temps. De ce temps qui fait que l'oubli se transforme en tendresse. De ce temps où tu l'oublieras suffisamment pour parvenir à le revoir, avec juste ce petit pincement au coeur qui te poursuivra tout le reste de ta vie. De ce temps qui te fera regarder le soleil qui donne sur les fenêtres d'en face avec un souffle serein.
Comme toi, jolie inconnue au coeur brisé, je me coucherais ce soir en pensant que malgré toute ma tristesse et toute son absence, je sais maintenant que je ne suis plus seule. Je l'ai rencontré. Et je l'ai aimé.
Il n'y a rien de plus beau. Rien de plus serein.