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Je pensais à ce que j'écrirai une fois de retour. Les mots qui s'alignent et s'enchainent, et se suivent, à l'intérieur de mon cerveau liquéfié, qui se racontent des histoires, qui me racontent ; des mots qui viennent s'entrechoquer et qui me maintiennent à fleur d'air, juste comme ça, juste comme ça.
J'me disais, la grande histoire, elle a besoin d'un début. J'me disais que ca commencerait comme un vieux roman, ça commencerait comme ça, comme un long hiver qui s'étire jusqu'aux fleurs de l'été.
Ca commencerait avec le froid, la brise glacée qui vient t'assécher les paupières, avec les larmes qui se fraient un chemin jusque sur tes lèvres après avoir parcouru tes joues de sillons gelés. Ca commencerait comme une pluie diluvienne, le jean trempé jusqu'au genoux, l'humidité jusque sous les pores. Ca commencerait comme la tristesse d'un puits sans fond, l'écho qui s'étend jusqu'au silence ; ça commencerait comme une mer sans mouvement, ennuyeuse à faire peur. Ca commencerait comme un trop long hiver.
Et puis ses mains, ses mains pleines d'expression. ses mains qui s'activent et se meuvent comme douées de leur propre volonté, comme animées de malice et de jeu. Ses mains, comme une éclaircie au milieu d'un novembre qui n'en finit pas. Ses mains danseuses, joueuses, ses mains comme une prophétie de la tempête à venir.
Ses mains, comme si je les avais déjà rencontrées, comme si elles connaissaient déjà tout de ma peau, de ma joie, de mes errements, et ces mains là je les vois qui s'animent sans jamais vraiment s'arrêter, comme si elles n'avaient pas de temps pour l'immobilité, comme si elles n'avaient que leur empressement au milieu de cet hiver fané. Des mains comme si je n'en avais jamais vu auparavant, toutes en tension, toutes en finesses. Des mains qui parlent plus qu'un long discours, qui en disent plus long par leur gymnastique étrange que tous les mots du monde.
Ses mains comme un prélude à la tempête, comme un présage à l'ouragan qui va traverser ton existence, ses mains comme un arc en ciel avant l'éclaircie.
Comme si de l'autre côté du miroir, après l'avoir troublé, on ne trouvait que ses mains qui dansent et racontent l'histoire du monde, cette histoire que l'on connait déjà, bien au fond du coeur. Cette histoire dont chacun de nous se fait l'interprète, elle était jouée là devant moi, ses mains me jouaient mon histoire et là tout d'un coup je réalisais que cette histoire, c'est celle du monde. Que nous interprétons tous chacun différemment, chacun dans des rythmes différents, chacun autrement. Mais ça n'est toujours que la même chose joué de mille manières, et ses mains me révélaient ce secret plus grand que ma propre vie.
Il y avait ses mains, la chaleur du contact quand je les ai effleurées une fois, puis une autre. Il y avait ses mains là que je connaissais déjà, son histoire que je connaissais déjà, son corps que je connaissais déjà. Comme si tout, à l'instar de ses mains bouillonnantes, comme si tout avait déjà été mien, comme si j'avais déjà tout appris, ce corps, sa langue, ses propres entraves. Je lui ai dit que j'étais curieuse et impatiente, curieuse et impatiente que ses mains me reconnaissent comme je les ai reconnues. Parfois la certitude de déjà s'appartenir est plus forte que toute la raison du monde ; il y avait tout ça d'irréfléchi, appelez ça une impulsion, appelez ça comme vous voudrez, mais c'était bien plus. Cette certitude de se connaitre déjà, d'un passé bien plus lointain que toutes nos petites vies quotidiennes et banales. C'était fort et tenace, et la multitude de souvenirs non-vécus ici qui pourtant se mêlent à ceux que l'on sait "réels". Ses mains, son corps, ses incertitudes et ses faiblesses, c'est déjà dans mes souvenirs, c'est comme si je l'avais déjà connu un millions d'années auparavant, c'est comme si dans l'instant fugace tous ces souvenirs étaient venus habiter ma mémoire, comme des moments oubliés qui tout à coup vous reviennent, comme un rêve dont on ne se souvient pas au réveil mais qui se rappelle à nous, déclenché par un mot, un regard, une odeur.
Ses mains, là, ses mains dans toute leur agitation tandis que tout son visage se voulait calme, et la douceur latente qu'on sent derrière le masque. Tout ça, c'est comme si je le savais déjà, et ses mains, là, ses mains qui ne s'arrêtaient pas de danser au milieu du monde, ses mains, c'était une éclaircie au milieu d'un long hiver.
Je repensais à ce moment et j'ai juste pensé à quel point tu es lâche, à quel point tu es faible, à quel point tu n'es pas un 'homme' au sens où je l'entends, au sens où j'espère celui qui partagera ma vie.
J'ai pas mis de soutif ce matin, t'as remarqué ? C'est peut être ça qui t'a fait fuir après tout...
Je crois que t'as jamais rien eu à m'offrir, ni culturellement ni sexuellement ; tu connais des personnes d'intérêt et c'est ton seul talent. Alors oui, je sais que le réseau c'est important. Mais pour ça il faut qu'il y ait un échange. Sais tu ce que tu leur apportes ? J'peux pas aimer un faire valoir. Mais le pire, le pire ce que tu pourrais avoir du talent si t'avais juste un peu les couilles.
Tu tiens tellement au matériel, je me dis que tu dois être très malheureux. Parce que tout ce qu'on a, c'est que du vent. Ce que tu as aujourd'hui tu ne l'auras peut être plus demain, et c'est pas si grave tu vois. Et je sais pourquoi t'as mal au cul. T'as mal au cul parce que t'es incapable d'être maitre de ta propre existence, que tu te laisses porter par le courant et te poses en victime de ta propre vie. Tes choix ne sont pas les tiens, ils sont dictés par ce que pensent tes amis, par leurs goûts, leurs choix. Je suis dure mais c'est parce que j'ai la conviction que si t'avais des couilles, tu aurais vraiment du talent. Si t'étais moins campé sur tes certitudes normatives, si t'acceptais un peu plus ce qui sort du cadre, si t'arrêtais de te laisser guider par ce que tu connais pour aller vers ce que tu es.
J'ai pas voulu te dire que la personne que j'ai hébergée, c'est mon ex. Qu'il fait partie de mon histoire, de mon passé, de mon présent et de mon avenir comme je fais maintenant partie des tiens. J'ai pas voulu t'enfoncer plus en te disant que j'avais pas fait l'amour comme ça depuis trop longtemps. J'ai pas voulu te donner les détails parce que le sexe, entre lui et moi, ça a quelque chose de ... cosmique. C'est juste un truc de malade que je n'ai connu avec personne d'autre que lui. Même si, de ce côté là, j'crois que t'es le pire amant que j'aie jamais eu. Je n'aurais jamais imaginé passer autant de temps avec quelqu'un qui ne m'a jamais donné de plaisir... C'est dire à quel point j'ai pris sur moi pour tenter de faire vivre cette histoire, c'est dire à quel point j'ai voulu y croire... C'est dire combien j'ai pris sur moi pour te donner le temps de devenir l'homme pour lequel j'aurais pu revêtir tous les rôles ; être ta femme, ta meilleure amie, ta mère, ta fille, ta pute. J'aurais pu être celle que tu voulais, j'aurais voulu devenir tout ça pour toi. J'aurais pu l'être, si tu avais été un 'homme'.
J'ai besoin d'irrationnel.
Je lui ai dit que j'étais désolée et je lui ai présenté toutes mes excuses, parce qu'il m'a rendue dingue avec cette distance et la distance dont il faisait preuve. J' lui ai dit qu'il me rendait cinglée parce qu'avec lui j'avais plus de repère sensé auquel m'accrocher. Parce que c'est pas rationnellement que je suis amoureuse de lui, mais qu'il n'y a aucun pourquoi. Ou alors des centaines. Parce qu'il m'agace, parce qu'il a toujours raison, parce qu'on a rien de commun, parce qu'on ne parle pas le même langage, parce qu'il a toujours un coup d'avance, parce qu'il me connait trop bien sans que je sache comment, parce que je me sens toute petite quand je le regarde. Parce que je le trouve beau sans savoir pourquoi, parce que j'aime le regarder, parce que j'aime son odeur même après l'amour, parce qu'il m'énerve à un point tel que j'en perds mes moyens. Parce qu'il me fait me sentir désirable, parce que j'ai envie d'être belle pour lui, parce que j'ai bien ancré dans le souvenir cette nuit où, m'endormant, je l'entends me dire 'mais putain qu'est ce que t'es belle'. Parce que quand je me réveille avec un suçon le matin ça me fait rire, parce que j'ai pas du tout envie d'être libre quand je suis avec lui, parce qu'il pourrait me broyer la cage thoracique en me serrant dans ses bras, parce qu'il est terriblement exigeant et dur et rude, parce que sa fille est tout pour lui, plus que je ne le serais jamais, et que je trouve ça beau même si ça me fait terriblement mal. Parce que me risquer avec lui c'est peut être aussi me perdre mais que je ne peux pas y résister...
C'est un peu comme si je m'étais petit à petit transformée en l'un de ces personnages de dessins animés qui ont le gros nuage d'orage au-dessus de leur tête et qui suit tous leurs mouvements...
Certains jours je me dis qu'au détour d'une jolie rencontre tout pourrait changer, et puis finalement je reste là dans mes startings blocks sans jamais me lancer à l'assaut de cette nouvelle aventure. Il est pourtant tellement cute que ça en est désarmant, et cette sensation des papillons et tout qui accompagne chacune de ses rencontres était presque devenue étrangère, avec le temps... Il me plait, il m'a plu, y'avait toute cette électricité qu'on se crée dans les début des idylles, et puis rien. J'ai fait la tapette, j'ai pris mon paquet et j'suis partie, sans même prendre la peine de lui faire la bise qu'il amorçait. Dieu j'aurais pu l'embrasser si je ne m'étais pas enfuie comme une voleuse.
J'ai demandé le soleil et puis j'ai croisé cet inconnu qui m'a fait inventer plein de nouveaux possibles. Des possibles qui resteront enfermés dans la boite de mes inhibitions, loin des grandes phrases, de la liberté, loin de l'amour et loin du coeur. Juste là, au creux du ventre, au creux des rêves, où ils sommeilleront jusqu'à ce que peut être, un jour, je songe à venir les dépoussiérer.
Comment on fait pour quitter quelqu'un qui vous aime ?
comment on fait pour le laisser, là sur le bord, quand il dit que vous êtes son
bonheur ? Comment ?Comment on peut dire la rupture face à une déclaration d'amour ? j'ai l'impression d'avoir à déclencher une guerre, sa guerre...
Y'a plus rien dans cette relation, rien qu'un champ de ruines, rien qu'un amas de temps décalés. Y'a même jamais eu de désir, jamais de plaisir, plus jamais de sexe. J'supporte plus son corps, je n'aime pas le voir nu, je ne supporte plus qu'il me touche, ni son odeur ni ses lèvres sur les miennes. J'ai plus envie de ça et je me demande si j'en ai réellement eu envie un jour ; mais tout ce que je vois c'est mon incapacité à le quitter, simplement, le laisser là sur le bord et continuer mon chemin.
J'voudrais qu'il sache que sur le papier il a tout pour me
rendre heureuse mais qu'il manque ce truc qui fait que ça marche pas que sur le
papier, mais bien dans la vraie vie et que c'est un feu d'artifices permanent,
et que j'aimerais rentrer chez moi pour sauter sur l'homme que j'aime, me
réveiller près de lui et arriver en retard au boulot parce que le désir se sera
fait trop fort. Voilà de quoi j'ai envie, j'ai revu mes idéaux à la baisse on
dirait, mais tout ce que je voudrais c'est que ça soit aussi simple que ça.
M'envoyer en l'air avec un homme que je trouve beau, dont je suis fière, et
partager le quotidien dans le rire parce que tout le reste est bien trop
pourri.
J'veux mon radeau au milieu de la tempête. J'veux mon radeau.
Le temps file à une vitesse incroyable et je ne trouve plus comment me ménager ces espaces de liberté. Il parait que je le suis, pourtant, libre. Même si je n’ai plus l’occasion de choisir ce que je veux pour mon petit déjeuner, ce que je veux pour diner, de me lever à l’heure qui me chante, de trainer pour rien, de regarder des séries de filles, de décider que ce matin j’ai envie de céréales putain de bordel de merde, parce que tous les matins à 10h avec ces pauvres tartines je crève la dalle à en bouffer mon écran, que je n’ai plus eu l’opportunité depuis des mois de fureter seule à la recherche d’une nouvelle découverte, d’un petit rien, de tomber au hasard sur un moment de pure poésie comme ce soir là, où roulant dans une rue déserte, de la grande musique en fond sonore, j’ai vu ce gamin faire de la copoeira sur un trottoir, pile dans le rythme, pile dans le ton, exactement au bon moment au bon endroit pour me toucher au plus profond du ventre, me tirer les larmes parce que c’était beau, juste, et c’est comme si j’avais redécouvert la beauté et que tout le reste était seulement futile.
Il y a des
soirs comme aujourd’hui où je n’ai tout simplement pas envie de rentrer chez
moi, malgré le froid qui engourdit les doigts, malgré l’irrésistible
perspective d’un bon film bien au chaud… J’ai pas envie de rentrer ; j’ai
pas envie de rentrer parce que ce n’est plus mon espace, parce que j’ai besoin
de solitude, parce que ce soir, je préfère la rigidité froide des classeurs
noirs bien rangés dans leurs étagères blanches et la lumière des néons pour
seule compagnie.
J’écris à
mon bureau, celui où je passe plus de 10h par jour pour gagner ma vie, ce soir
je reste, ici, on est vendredi et chacun est pressé de retrouver son week end,
sa vie que le boulot lui vole chaque jour de la semaine. Et moi, je reste ici,
j’ai froid pourtant, mais j’arrive pas à partir parce que je ne veux pas
rentrer, juste rester ici, dormir ici là sur le sol, parce que mon chez moi n’est
plus chez moi pour devenir un chez lui, et.
Il y aura sa
putain de poulpitude qui s’enroulera autour de moi, cette façon de vouloir m’embrasser,
me câliner, m’entourer comme dans une boule d’ouate ; voyez c’est comme
quand on se fout la tête sous la couette pour dormir et qu’à un moment on n’en
peut plus de ne pas respirer, voilà, c’est ça, sauf que la couette il suffit de
la soulever et puis ça tient chaud, quand même, même si ça devient irrespirable
là-dessous.
J’ai pas
envie de rentrer chez moi. Parce que oui, c’est chez moi, chez moi, chez moi.
Et que sa photo, là, elle m’exaspère parce que je la trouve moche et qu’elle se
trouve juste là, à côté de mon lit, et que sa tasse, j’m’en fous qu’elle soit
en faience et qu'elle coute peut être un bras, elle est juste affreuse.
J’ai pas
envie de rentrer chez moi parce que c’est comme s’il m’avait dépossédée du peu
que j’ai, ce petit morceau de ville de 30m² et ces 2 bestioles, avec qui on s’en
sortait plutôt bien jusqu’ici.
J’suis pas
faite pour une vie rangée. Pas pour celle-là…
"comme un oiseau dans une cage. Il a mal aux ailes..."
Une rose au paradis, René Barjavel
j'ai pensé que, et puis plus. j'ai profité de ton absence, tu sais ; parce que depuis toi, je suis plus jamais seule. j'ai plus jamais ces instants de solitude à me laisser m'ennuyer, ces instants de rien. j'ai profité de ton absence pour ne rien faire, trainer. il y a tes photos qui s'installent petit à petit. j'écris tes photos mais il y a les tiennes et celles que tu offres monde ; et moi ce sont celles-là que j'aime. celles qui me touchent, celles qui me parlent, celles qui donnent à voir sans montrer, sans figer, l'air de rien, juste comme ça. p't'être bien que je t'aime 'juste comme ça' aussi, tu vois, c'est juste là, c'est simple et ça en devient beau.
Je sais qu'on a trois fois rien. qu'on n'a ni le temps pour nous ni les souvenirs.
j'ai aucune idée de pourquoi j'écris, pourquoi là sur ton ordinateur, tu sais ça aussi c'est nouveau, d'écrire ailleurs que sur le mien, avec le ventilo en fond sonore et l'alim qui déconne. et le pire c'est que ça soit venu comme ça, tout seul, naturellement.
je me demandais si on peut toujours s'aimer comme au premier jour ; je me demandais si le désir et l'amour vont forcément de pair, je me demandais. les premiers mots que je t'ai écrit disaient je veux faire l'amour partout, tout le temps,je veux les papillons dans le ventre. j'sais pas pour les papillons mais je sais pour la paix, et c'est déjà énorme, de m'apaiser comme ça. parfois je me dis tu ne sais rien, tu ne sais rien encore de moi et pourtant c'est comme si tout, déjà, transpirait entre mes lignes. je sais que je te démunis avec mes silences, mes absences, mes envies d'ailleurs et mes pas envie du tout. je sais. je fais de mon mieux, tu sais, je voudrais que tu sois heureux. je me demande parfois si on peut vouloir faire le voeu de rendre un homme heureux pendant toute sa vie, si c'est possible, si on peut comme ça faire le bonheur de quelqu'un.
je suis là et je me guette, tapie dans l'ombre, je sais que je peux déraper, vriller, te faire mal. t'es arrivé dans mon quotidien de fille bancale j't'ai dit, et j'fais de mon mieux tu sais, pour pouvoir être suivie. et puis parfois ça revient, cette pulsion de tout détruire autour de moi, cette nécessité de briser tout ce qui m'entoure, tout ce qui aurait pu être beau. alors je garde le silence et je serre les dents en chassant de toutes mes forces mon passager noir, cette force brutale qui me consume et fait à la fois toutes mes fragilités et tout ce que j'ai de solide.
j'veux pas me réveiller un matin et me dire que c'est pas moi, cette vie là, j'veux pas me réveiller et me demander à quoi je joue, ni qui je suis. je fais de mon mieux tu sais, je fais de mon mieux. et puis la solitude me manque parfois, tu sais ces instants de lâcher prise. les sanglots qui n'en finissent pas, pour rien, pour tout, juste pleurer, là dans le silence, parce que des choses là au fond de mon ventre bougent et se débloquent, se déverrouillent, sortent. et c'est dur parfois, de lâcher, de les laisser partir, de laisser s'échapper. j'ai pleuré longtemps, ce soir, j'ai pleuré ma solitude et mes silences, j'ai pleuré mes incohérences, mes limites, les amitiés perdues et mes dérapages passés, j'ai pleuré ma vie d'avant, ce qui n'est plus, ce qui sera. tu me bouleverses parce que t'es un vrai gentil, tu sais, un de ceux qu'on doit préserver. j' ai pleuré parce que tu m'aimes trop, parce que j'ai peur, parce qu'il y a toujours des monstres sous mon lit. j'ai pleuré parce que tu sais, j'me sens jamais à la hauteur, sous mes dehors intransigeants, mes attitudes blasées et mes certitudes apparentes. j'ai pleuré parce que tu connais pas encore quand le vernis se fissure, que tout s'écroule petit à petit, quand j'déconne à plein sans plus savoir où j'habite.
j'ai pleuré l'ami que j'aime et que je continue d'aimer, j'ai pleuré ses mots durs, j'ai pleuré mon attitude inébranlable malgré le pardon accordé dans la seconde qui suit, là en pensée.
j'ai pleuré.
Parfois les mots d'une autre parlent mieux que les siens pour exprimer certains sentiments...
Je poste ici le lien vers le blog de Dine, qui a écrit l'article que j'aurais aimé pouvoir écrire depuis des mois.
A bon entendeur...
Fallait le temps pour écrire, j’me suis dit, parler comme on écrit, regarder comme on prendrait une photo, sourire comme si c’était la dernière image qu’il verrait de moi.
Tu vois je pensais au désir et j’ai jamais voulu laisser croire qu’il n’y avait que ça. Bien sûr que c’est important, bien sûr que ça compte. J’veux désirer l’homme qui partage ma vie. Evidemment.
J’pensais t’es un putain de pourquoi pas. Y’a un truc là, qu’on a du bout des doigts. Y’avait ton regard braqué sur moi et j’me suis sentie bien. Je sais pas où ça mène, je sais que j’vadrouille avec un paquet de casseroles, que moi tout entière ça fait un sacré morceau à avaler.
J’rallume mon vieux pc abandonné depuis des semaines et c’est sur ces mots que je tombe. J’ai l’impression qu’ils datent d’il y a un siècle, c’était il y a moins d’un mois. Depuis j’suis devenue la fille avec le verre à deux brosses à dents. Celle qui enfile un de tes pulls quand t’es pas là, qui pense au diner pour deux, qui respire cette rose à chaque fois que je passe à côté. Je me demande comment m’habiller pour que tu me trouves jolie, comment te rendre heureux, je découvre qu’être deux c’est aussi avoir terriblement peur et laisser la peur derrière la porte. T’es devenu mon oxygène malgré toi…
On a l’un et l’autre cette obsession du parfait, ce souci du détail, ce besoin d’inévitable évidence ; j’voudrais que tout soit toujours exactement comme à cet instant, qu’il y ait toujours ce nous comme une ile providentielle pour les naufragés que nous sommes. J’veux être ton ile, mon homme, mon cœur, mon ciel.
Tu sais, à chaque nouvelle histoire j’m’invente une nouvelle évidence, j’tombe amoureuse comme on tombe d’une chaise en évitant de me risquer plus que ça. Et puis toi, qui t’installes dans mon quotidien de fille bancale, et c’est comme si t’avais toujours été là. J’ai même pas eu besoin de faire de l’ordre dans mon univers tout en équilibre instable, t’es juste la pièce manquante au puzzle que je défais/refais depuis des mois, des années, sans jamais retrouver ce quelque chose qui cloche.
Je rêve d’Alex le cosmonaute, et je me dis que j’suis dingue de nous inventer déjà un ptit bout, alors que tout est si rapide déjà. Peu importe. On a tout notre temps.
Je t’aime.
Mes derniers textes sont globalement à chier, au passage. J’ai perdu l’habitude d’écrire. Je parle plus, mais les mots ne s’alignent plus avec la féroce nécessité d’avant.
Je veux quelqu’un dans ma vie. Là, maintenant. J’ai envie de faire l’amour, de m’engueuler parce que c’est jamais toi qui fais le ménage, des coups de fil pour savoir qui fera les courses pour demain. J’veux un mec, pour me promener sans culotte et ramasser des chaussettes sales, j’veux un mec pour le rendre heureux, lui demander si j’ai grossi, trainer dans les bars, passer la journée nus et la nuit dehors. J’veux lui faire une crise parce qu’il oublie que j’existe, acheter les places de concerts par paires, oublier ma brosse à dents chez lui, j’veux lui dire qu’il est beau, le désirer sans cesse. J’veux l’aimer à imaginer qu’on fasse des minis nous, avoir un bébé, détester sa mère.
Here we are.
Chaos môme, j’ai 25 ans, je suis jeune, jolie, j’ai un job que j’aime. Je baise avec un collègue, comme ça, les soirs où on a tous les deux trop bu pour se soucier de sa femme et ses gosses. Chaos môme…
Ciao’môme, au milieu d’eux, et pourtant hors d’eux, hors d’atteinte, intouchable, imprenable. Ils me toisent comme celle qui résiste ; chaos môme, lâche prise, parfois, et dans un souffle j’échappe un baiser, une caresse, un presque rien, une nuit égarée… Ciao’môme, je t’aime bien, je t’aime bien, mais c’est trop pour toi. Ciao’môme, j’peux pas.
Chaos môme, j’veux la tempête au milieu du ventre quand tu poses tes yeux sur moi, le désir et le sexe partout, tout le temps, volcanique et sidérant. J’veux me sentir belle dans tes yeux, sous tes doigts, dans ta bouche. J’veux glisser sur ta peau, brouiller ton équilibre, chaos môme, j’veux un sacré orage dans nos chairs. Chaos môme, je veux être ta plus grande fan, ton plus beau silence, ta botte secrète ; chaos môme, si tu savais comme je t’aime déjà.
Intuition, certitude, sensation ; tout est là, tu es là, il y a, ici, un peut être qui se lève pour sonner tous les pourquoi pas. Tu m’as touchée sans me voir et je vois déjà un après qui se décline sur l’horizon pas si lointain. T’es déjà un peu au fond de mon ventre, là où on sème le pire et le meilleur. Intuition.
Des semaines que je n’ai rien écrit.
Il y a eu tant et puis, comme toujours, ça n’est que trois fois rien.
Il y a les amours d’il y a longtemps qu’on héberge, et qui nous déçoivent. Les amis de toujours, qu’il est bon de recevoir, même plusieurs soirs par semaine. Ceux qui nous font du bien.
Il y a les histoires à peine ébauchées dont on ne connaît pourtant que la fin. Le mystère de nos propres sentiments qui nous poussent à agir inconsidérément, à rappeler ceux qui nous ont blessés, à vouloir essayer de nouveau.
Qu’on me dise qu’il n’est pas une moitié de beau gosse et qu’on me demande pourquoi « rien » ; revenir sur ce qui s’est passé, expliquer l’histoire qu’on n’avait jamais confiée à personne. Se dire que c’est très bien, comme ça, que je n’ai pas envie de plus. Que je suis bien dans ma vie, bien dans ma peau, et que le reste viendra. J’ai pas besoin de plus, là tout de suite. J’ai tout mon temps.
Se sentir plus emprisonnée dans cet ersatz de relation sans queue ni tête que dans aucune autre. Comme si j’avais plus le choix de rester ou partir, alors qu’au fond, ça n’est toujours que ça, une relation : une suite de « je veux rester ». J’étouffe et je me sens éteinte. Il faut que ça cesse. Je ne veux pas de ça, je n’ai jamais voulu de ça. Tu m’as dit tu ne nous laisses pas de chances, t’essaies pas, tu peux pas dire que ça marche pas si t’essaies pas. Alors je l’ai fait, je l’ai fait pour toi. Mais si tu voyais ce que ça fait de moi, tu me dirais toi-même qu’il faut que ça cesse. Ca me bouffe de l’intérieur, tu vois. Devoir gérer ça, en essayant de ne pas te blesser, c’est moi que je perds.
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