Devenir une princesse sous son regard ; déjà ne plus connaitre autre chose que la douceur de ses caresses, ne plus rien désirer que de naître encore et encore sous ses doigts. Sentir le manque, avoir peur pour l’avenir. Tu sais bien que si ça doit se terminer, tu finiras – dans un sale état, à te diluer pour mieux t’en faire sentir l’indifférence – te perdre pour mieux t’enfoncer, fuir parce que ça sera plus simple. On n’en est pas là. Au présent, il n’y a que ce bonheur-là, ce désir permanent, ces envies qui ne te quittent plus ; il n’y a que cette sensation de n'être belle que dans ses yeux, ce vide quand il n’est pas là – sensation étrange qu’il te manque quelque chose, comme s’il partait avec un morceau de toi. Fugitivement tu repenses à cette année scolaire ; à ce que tu n’as pas construit et que tu ne regrettes pas, à ce temps pourtant, perdu à vivre avec le vent. Tu n’en ressens qu’avec plus de bonheur encore cette nécessité d’être avec lui, comme un minimum vital. Tu te dis parfois que c’est trop, trop vite, trop et puis tu t’en fous que ça soit trop, c’est bon, bon de se laisser porter par le cœur et puis, si je dois avoir mal à en vouloir mourir, j’aurais au moins… aimé. Avec un réel bonheur et sans appréhension.