Et quand le réveil sonne, se dire que tout ça n’était qu’un rêve, avoir la sensation d’avoir réintégré ma vie après un joli songe. Comme si ça n’était qu’illusion, comme si il n’existait pas vraiment, comme si j’allais continuer d’être seule comme par le passé, seule avec mes angoisses et mes silences, seule au milieu de. Seule dans cette ville dont je me sens si proche, seule avec ma propre et inévitable existence – un peu minable, un peu impossible, futilité sans importance. J’aimerais tellement, mais je sais que je m’éveillerai et que tout aura disparu – et pourtant je n’aime que lui, je n’espère que vivre à ses côtés et lui offrir un bonheur sans ombre.
Avoir envie de retrouver ces personnes qui me sont chères, leurs sourires et leurs rires qui me manquent pour vouloir encore y croire. Comme si j’avais perdu pendant ces vacances-là passion qui m’animait, cette envie communicative, cette intensité-là ; je me sens vide comme une marionnette remisée attendant sa prochaine apparition… Enseigner, conseiller, discuter, échanger, parler enfin de projets fous, insensés mais en lesquels on croit, s’inventer au fil des jours et rêver encore d’utopies… J’ai la sensation d’avoir perdus mes idéaux, d’être terne et sans surprise, de n’être que comme tous ces autres qui dessinent des plans comme des automates histoire de pouvoir attendre le week end avec plus d’impatience encore.
Se dire aller, tu t’y plonges à fond maintenant, si t’as tellement besoin de vivre vraiment ton boulot – tu t’enfonces dans ton sujet jusqu’à prendre corps avec lui, et t’y prends du plaisir. Et après, tu le partageras ; ce ne sont pas des questions anodines que tu poses, et sans avoir la prétention d’y apporter les réponses tu cherches au moins à bien formuler le problème, et tu poses le débat. Allez, mure-toi encore un peu plus dans la solitude, enferme-toi, coupe tout moyen de communication avec l’extérieur et ECRIS.
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