J’en tremblerai presque encore. A me demander un peu ce qui a bien pu me prendre. C’était à s’y méprendre encore une première fois. Un nouveau rythme. Pas si mal, finalement, t’aurait presque pu te croire, mais rien de ce côté, ni d’un autre d’ailleurs. Alors quoi ?
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Il y avait certaines certitudes, et puis elles se réduisent à une peau de chagrin, quand tu ne sais plus que te débattre et continuer de gesticuler en appelant à l’aide. Ca n’a pas d’importance, avec cette lassitude tu te dis que tu rebondiras, comme d’habitude. Comme d’habitude tu t’y épuiseras en laissant tes tripes sur la table, et puis t’espéreras qu’on te soutienne le temps que tu réapprennes à marcher. Comme d’habitude. Tu leur confieras quand exténuée tu n’auras même plus la force de respirer, gisant à même le sol comme ces poissons suicidaires et ridicules.
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Y’a la tendresse, quand même, dans les moments d’abandon. Parfois.
Et puis le souvenir, bien que. Ca ressemble comme à une
page vierge, le tourment des premiers mots, l’horreur du signe qui rompra le
vide. Parce que t’as le droit qu’à un premier jet, t’es pas comme dans un roman
de Jardin là, c’est réel. Il parait. Il parait qu’on ne peut pas réécrire les
pages qu’on vient de tourner, il parait qu’on ne peut effacer aucune erreur, et
que le temps les gomme parfois. Quand on change d’acte, de décor, que d’autres
personnages entrent en scène. Quand l’intrigue de ta vie prend une autre
tournure et que tout se déroule, presque en accéléré. Oui, cette sensation que
les choses s’amplifient, prennent à la fois plus de sens et plus d’emprise,
plus de vitesse et plus de grandeur.
Mais pourtant toi tu ne vis rien de grand.
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