T'as provoqué un joyeux bordel
D’ici on entend la pluie avant de la voir ou de la sentir
sur le corps. Et puis après les tacplictactocplactictactacticploctictac
irréguliers, on commence à les deviner, les gouttes, qui dessinent des lignes
en pointillés sur les vitres. Comme si les nuages se lançaient d’un coup dans
un tableau, histoire d’arrêter de s’ennuyer là-haut ; c’est vrai, on n’y
pense pas, mais à passer son temps à être poussé par le vent, on doit finir par trouver le temps long.
*
T’as pas l’impression d’avoir des choses à dire, mais tu veux quand même jeter des mots. T’y as pris goût, hein, dis-le. Juste balancer de vieux signes, qui ont pas mal d’années de plus que toi. Une sorte d’envie d’utiliser ces codes, de les manipuler comme si tu triturais l’histoire à travers eux.
*
Moi j’aimerais bien sentir la pluie sur mon corps. J’aimerais bien sentir quelque chose de doux et de froid sur ma peau, comme une caresse aussi légère qu’un souffle. J’aimerais bien aussi être une autre pluie sur un autre corps. Je pense que j’aimerais pas mal de choses en fait, comme une vraie gourmande. Un carré de chocolat et puis se tartiner. Croquer et goûter, déguster et prendre le temps, ou bien engloutir dévorer comme un ogre. Sombrer, sans doute. Un bon paquet d’envies qui m’asticotent et alors ? Mais on dit qu’on ne doit pas abuser des bonnes choses. Il parait. Ni de la gourmandise ni de.
*
T’es pas multicolore. C’est vrai ça, pourquoi tu ne l’es pas ? Ca pourrait être fun. C’est pas faute d’en avoir envie, juste une fois. En plus tu sais pas pourquoi tu portes toujours tes fripes couleur corbeau. Sans doute ton côté archi. Il parait qu’on s’habille tous comme ça, alors bon. C’est pour ne pas perturber nos présentations. Disons que c’est cultu(r)el. Une sorte d’anti code.
*
Je crois que j’aime bien la pluie, finalement. Malgré que les idéaux prennent toujours un peu l’eau, malgré que t’aies cette impression de te dissoudre ; en fait t’aimes bien cette sensation d’être une flaque d’encre sur le bitume, un truc qui tache et qui dessine des choses étranges et rondes comme des formes de femme, au lieu de jeter des mots à vau-l’eau comme toujours.
*
Et puis c’est sympa aussi de chercher de quoi s’abriter. Un seuil, une petite avancée de toiture. Juste la place de s’y glisser pour pouvoir regarder l’eau qui tombe et qui transforme les couleurs et les odeurs. Un abri d’où observer les gens qui pressent le pas.
*
Tu ne sais toujours pas, pour après ; mais bon, tu improviseras, tu aviseras, tu t’imagineras quand t’auras toutes les cartes en main. Les missions suicide c’est toujours plus sympa si t’as des collègues pour plonger avec toi, et on dirait que tu en as. Alors allons-y, hein. Parce que malgré tout t’en as bien envie, même si. Même si ça t’en fait trembler les jambes, et que tu t’imaginerais bien t’enfoncer dans un trou de souris pour ne plus faire remuer tout ça autour de toi. C’est vraiment une ébullition. T’as provoqué un joyeux bordel.
*
T’as pas l’impression d’avoir des choses à dire, mais tu veux quand même jeter des mots. T’y as pris goût, hein, dis-le. Juste balancer de vieux signes, qui ont pas mal d’années de plus que toi. Une sorte d’envie d’utiliser ces codes, de les manipuler comme si tu triturais l’histoire à travers eux.
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Moi j’aimerais bien sentir la pluie sur mon corps. J’aimerais bien sentir quelque chose de doux et de froid sur ma peau, comme une caresse aussi légère qu’un souffle. J’aimerais bien aussi être une autre pluie sur un autre corps. Je pense que j’aimerais pas mal de choses en fait, comme une vraie gourmande. Un carré de chocolat et puis se tartiner. Croquer et goûter, déguster et prendre le temps, ou bien engloutir dévorer comme un ogre. Sombrer, sans doute. Un bon paquet d’envies qui m’asticotent et alors ? Mais on dit qu’on ne doit pas abuser des bonnes choses. Il parait. Ni de la gourmandise ni de.
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T’es pas multicolore. C’est vrai ça, pourquoi tu ne l’es pas ? Ca pourrait être fun. C’est pas faute d’en avoir envie, juste une fois. En plus tu sais pas pourquoi tu portes toujours tes fripes couleur corbeau. Sans doute ton côté archi. Il parait qu’on s’habille tous comme ça, alors bon. C’est pour ne pas perturber nos présentations. Disons que c’est cultu(r)el. Une sorte d’anti code.
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Je crois que j’aime bien la pluie, finalement. Malgré que les idéaux prennent toujours un peu l’eau, malgré que t’aies cette impression de te dissoudre ; en fait t’aimes bien cette sensation d’être une flaque d’encre sur le bitume, un truc qui tache et qui dessine des choses étranges et rondes comme des formes de femme, au lieu de jeter des mots à vau-l’eau comme toujours.
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Et puis c’est sympa aussi de chercher de quoi s’abriter. Un seuil, une petite avancée de toiture. Juste la place de s’y glisser pour pouvoir regarder l’eau qui tombe et qui transforme les couleurs et les odeurs. Un abri d’où observer les gens qui pressent le pas.
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Tu ne sais toujours pas, pour après ; mais bon, tu improviseras, tu aviseras, tu t’imagineras quand t’auras toutes les cartes en main. Les missions suicide c’est toujours plus sympa si t’as des collègues pour plonger avec toi, et on dirait que tu en as. Alors allons-y, hein. Parce que malgré tout t’en as bien envie, même si. Même si ça t’en fait trembler les jambes, et que tu t’imaginerais bien t’enfoncer dans un trou de souris pour ne plus faire remuer tout ça autour de toi. C’est vraiment une ébullition. T’as provoqué un joyeux bordel.
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T’as provoqué un joyeux bordel.
Ecrit par Perfect-plank, le Vendredi 31 Octobre 2008, 16:03 dans la rubrique Actualités.
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