C’est ta copine ? L’entendre répondre je sais pas, surréaliste, vraiment, dans sa bouche et dans ses yeux. Et puis la baignoire et le on prendra un bain demain si tu veux, alors quoi, y’a un demain cette fois ? A toi de venir me chercher, moi jbougerai pas d’un pouce. Pas après tout ça, et puis je crois que finalement la liberté ça me va pas si mal, et puis tu sais, ça reste moi, alors t’as qu’à ravaler ta fierté et puis, te serrer contre moi comme tu ne l’as jamais fait. Presque un an et c’est maintenant, maintenant qu’il n’y a plus rien que tu m’étreins comme une femme que tu aimes, autant de temps à partager nos nuits et pourtant je pense qu’on a jamais fait l’amour comme ça, non, pas comme ça, vraiment pas. C’est quoi le délire ? C’est quoi le truc là, on se croise à des soirées, on rentre ensemble si tu veux tu me dis, on va où, chez toi ou chez moi, ouais, c’est un ascenseur de vieux, mais bon, on sait comment occuper le temps je crois. Y’a les caresses qu’on aurait jamais osé, c’est comme si d’un coup on n’avait juste rien à perdre, t’en sais rien, c’est bon et t’as pas envie d’y penser, mais quand même on joue avec le feu tu sais. Trop facile, à la fois déjà vu et tellement improbable, à la fois tout ce qu’on sait de l’autre et pourtant c’est différent cette fois. Se dire que je ne serai jamais bouleversée par des égards ou des attentions, non, faut pas y compter, un peu perdus tous les deux et on s’échoue ensemble, à se serrer comme la dernière personne au monde. Y’a son corps le matin et ses bras qui t’entourent, toute cette tendresse, sa silhouette qui se dessine dans le cadre de la nuit et puis il se retourne et ce baiser doux, c’est tellement étrange cette douceur de maintenant quand on l’a jamais connue ensemble, bien qu’on ait essayé, bien que. Alors quoi, compte pas sur moi pour me prendre la tête, non vraiment, cette fois tu me feras pas courir, même avec tes ruses et la tendresse, même pas. C’est qu’un jeu t’entends, c’est qu’un jeu.