Et merde. Rentrer et se dire encore qu’il faut vraiment arrêter de boire. Arrêter de faire de la merde, cesser les ratés et les écarts, stopper tout ça, non vraiment, c’est pas une bonne idée. Et plus on se dit qu’on doit pas et plus on fonce droit dans le mur. Vraiment, faut que t’arrêtes les mauvaises idées, que t’arrêtes d’accumuler et de pleurer toute seule en rentrant chez toi jusqu’à ce que tu en tombes d’épuisement, que t’arrêtes de te tourner dans le passé en te renversant la tête et l’estomac.
Perdue. Ouais. Tu sais pas. T’es qu’une toute petite chose ratatinée au fond d’un puits, un truc tout mou barricadé derrière – comme un ourson guimauve, mais en pas bon. Ouais, t’as bien l’enrobage chocolat, mais en dessous t’es quand même pas pareille, ni croquante ni chocolatée mais plutôt élastique et dégueu.
Manger bouchée après bouchée. Lentement. Se forcer à avaler quelque chose, parce que les tremblements et le froid. Avoir la désagréable sensation de sentir encore l’odeur de l’alcool, d’en être encore complètement enveloppée. Tu crains. Tu crains, vraiment, si tes parents voyaient ça. Ou même, si toi tu te voyais. Si tu t’observais un peu, tu dirais que t’es une nana qui craint, qui craint à fond. T’as vraiment pas assuré là. T’assures pas une cacahuète. Ce soir zéro soirée, t’es capable de rien sinon. A croire que tu sais juste te mettre minable, et tu sais bien que non. Alors.
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