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Trois fois rien

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T’es en passade. Maussade comme le ciel irrémédiablement blanc. T’aimerais qu’il se passe quelque chose sur cette toile trop immaculée, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, mais pas cette inactivité. Comme si il te narguait à ne rien faire là haut, alors que t’as envie de mouvement.
T’es une passade, un peu comme si t’étais dans la jet et que d’un coup t’avais cessé d’être assez. Follement décadent, n’est ce pas. On te propose sans que tu ne demandes rien, pour finalement annuler au dernier moment - pièce rapportée, interchangeable ; rappelle-toi que t’es loin d’être irremplaçable hein, et si tu ne t’en souviens pas ils seront là pour te le remettre en mémoire, t’en fais pas.

Peut être que tu devrais faire des trucs de filles, du shopping, grignoter des bonbons, regarder bridget jones, t’émerveiller devant les fringues pour bébés qui sont si petites, faire tous les test à la con sur F*cebook, chanter des chansons d’amour en déprimant devant ta télé, tester les mille derniers trucs minceur. Mouais,... ou pas.
T’as déjà un sapin de noël et un chat, on ne va quand même pas pousser le vice trop loin. Mais t’as malgré tout bien envie de t’acheter une petite robe noire éternelle, juste parfaite en toutes occasions. Et de manger du chocolat à en avoir une crise de foie.

Ca ne va pas du tout hein. Non, ça ne va pas du tout. Tu essaies d’être là pour ceux qui en ont besoin – l’« être là » prenant les formes les plus diverses et les plus extravagantes, et puis tu les laisses retourner à leur vie, à leurs envies, à leurs désirs, à leur passé ; t’es éphémère et ça leur convient, juste un coup de pouce et puis s’en vont, pas de comptes à rendre, pas de service après vente, rien. Toi t’es la bonne copine, celle qui est là mais dont on peut s’affranchir tellement vite, t’es celle qu’on prend comme on la jette. T’es la gentille. Celle avec qui on peut dormir sans ambiguïté comme avec un ours en peluche, juste un réconfort et puis. Comme quand t’invitais une copine à dormir quand t’étais môme, à parler pendant des heures jusqu’à ce que le sommeil ait raison de vous. Ouais. Ce serait tellement plus simple d’être un ours en peluche.

T’es en passade et à force de te coller ces sourires sur le visage tu ne sais plus t’en départir, tu ne sais même pas leur dire quand ils dépassent les bornes, quand ils exagèrent, quand ils te font mal. Parce que tu t’imagines toujours que ce n’est pas de leur faute, qu’ils sont libres de faire ce qu’ils veulent, que t’as pas à t’imposer, que surtout tu n’as pas à t’inviter dans leurs vies.
T’es là comme un animal blessé à te cacher pour ne surtout pas qu’on voit ta détresse, et si par hasard ça arrive t’as tellement l’habitude de jouer qu’ils ne s’apercevront de rien excepté la fatigue.

Tu te tires les cartes en tirant sur ton narguilé, enfumée, embrumée comme pour dissiper les déceptions. Si t’espérais rien tu ne serais jamais déçue, tu te dis. Oui. Mais si tu cessais de rêver ta vie, d’idéaliser et d’y croire, t’aurais plus de raisons. Finalement au père noël tu ne vas pas lui demander de ressentir plus fort, tu ressens déjà bien trop intense. Tu vas lui demander une page blanche à coller sur le passé pour ne plus qu’il t’envahisse. Tu vas lui demander une nième coquille autour du cœur, parce que tu vacilles pour trois fois rien.


 

Ecrit par Perfect-plank, le Samedi 6 Décembre 2008, 13:49 dans la rubrique Actualités.


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