Lire des mots destinés à d’autres et les voler un peu. En sentir le poids comme un corps sur dans autour de mon corps. J’aimerais mon sein dans une autre main et ma bouche dans la chaleur d’un cou. Je ne dis pas lequel, j’en sais plus rien, j’en sais fichtrement plus rien. Peut être que je n’embrasserais jamais que des rêves. Peut être que je n’ai aimé que des images. Peut être que. Et puis surtout peut être que je n’ai plus la force d’en inventer encore. D’inventer encore des fous rires et des envies à deux, des journées sous la couette, des voyages perpétuels et sans escale.
Non chéri, j’ai plus d’étoiles. Je ne suis pas semeuse de scintillements, y’a plus que les strass et les paillettes, y’a plus que la poudre aux yeux, le pimpant du maquillé. Y’a plus de réel et y’a plus de lumière, plus de surprise et même le rose sur mes joues c’est factice.
J’aimerais qu’au cours de mes errances urbaines un type me surprenne au coin d’une rue. J’ai déambulé trois heures dans un samedi après midi bondé, au travers des rues noëlisées – résultat : zéro robe noire, un bonnet, une lampe, une crème pour les mains et des envies de saucisson, de fromage, de crêpes et de chocolat pour les siècles à venir – sans croiser aucun regard charmant, aucune invitation au rêve. Je suis entrée partout : déco, fringues, lingerie, librairie, maquillage, supérette. Je n’ai rien essayé. Je me suis contentée de vagabonder, d’observer sans vraiment voir. Je ne suis pas devenue quelqu’un d’autre en enfilant diverses tenues, je ne me suis rien offert. Je n’ai fait aucune folie.
Comme depuis longtemps, je n’ai fait aucune folie.
Comme depuis… trop longtemps.
Commentaires :
Version XML
Juste un petit instant, trouve un truc qui te fait sourire. N'importe lequel. Stupide de préférence, laisse germer le petit rire qui nait. Laisse le devenir grand. A ce moment-là, pars en vrille, laisse le reste à sa place et dégage dans l'irréel.
Tu peux le faire.