Vouloir jeter quelques mots par-dessus bord ; sans vraiment pouvoir dire ‘pourquoi’. Le projet avance et je le vois en pensée dès que mon esprit s’abandonne – complètement obnubilée, habitée, vampirisée. Le contexte : un complexe de logements dans une cité en plein renouvellement urbain, et puis cette nécessité de répondre à un ‘habiter autrement’. C’est quoi habiter ? Et c’est comment, ‘autrement’ ? On a tous tellement de façons d’apprivoiser l’espace… Enfin c’est mon boulot vous me direz, de proposer des manières innovantes du vivre ensemble. Parce que je ne voudrais pas vous faire flipper, mais y’a un moment où il faudra qu’on cesse de grignoter les espaces cultivables en y posant des maisons individuelles, il va bien falloir qu’on s’y colle, à vivre ensemble. Et puis c’est quand même moche, ces ptites maisons sans qualités posées là au milieu de nulle part – et c’est égoïste, aussi. Autant faire plus que se croiser dans les montées d’escaliers en esquissant un bonjour ; quitte à vivre dans une certaine promiscuité, autant en profiter pour mutualiser certains espaces de vie.

Alors j’ai pas grand-chose à raconter. Je maquette. Je découpe, colle, colorie, décolle, recommence, dessine, fais des croquis. Un travail de conception qui a pris de la vitesse, là d’un coup, depuis qu’il se formalise en pensée tellement précisément que j’en parcoure chaque recoin.

(et puis juste en passant, je ne sais pas si vous savez, mais si on se base sur la consommation européenne, il faudrait 3,4 planètes terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale…)