Se dire ça y est. Vacances. Avec les mêmes choses à faire, finalement ; juste un changement de contexte, filer d’une bulle à l’autre. Y croiser de nouveaux sourires. Se dire que c’est doux. S’être imaginée, et maintenant avoir à trouver quelque chose d’intelligent à répondre. Tu n’as pas envie de jouer la provocation cette fois, juste un peu de paix. Te laisser guider par l’intuition, encore et encore, encore et toujours. Il y a des choses qui se sentent plus qu’elles ne se lisent. Il parait que les regards ne trompent pas – pas plus que les chocolats.

Et maintenant se demander que faire, qu’en faire de tout ça, c’est toi qui t’es plongée la première alors maintenant ? Tu ne sais pas ce que tu veux, aujourd’hui pas plus qu’hier, tu lances ton bâton et tu verras bien si tu le rattrapes ou s’il te retombe sur le coin du nez… Espèce de majorette.

Tu donnes l’impulsion et puis t’attend de voir, tu sautes et puis t’espères que cette fois ça sera différent. Différent. Pas aussi facile. Surprenant. Intense. T’as envie de beaucoup trop. Et surtout pas d’être raisonnable.

Se plonger dans le boulot. Ne pas avoir à réfléchir. Tenter de produire tous ces éléments qui manquent, simplement, et laisser filer le reste. Se fixer l’objectif de terminer pour mercredi, histoire de. Vous voulez vraiment savoir pourquoi ? Histoire d’avoir le temps de lire.

Traverser la France, d’est en ouest. Croiser des paysages. Le temps d’un instant s’y accrocher un peu, enroulant l’esprit aux branches d’un arbre et se dire que ça ne serait pas si mal, par ici. Et puis peu à peu les montagnes laissent place aux plateaux. Des vaches apparaissent comme photoshopées ici. Parce qu’évidemment tu penses photoshop. Tu te dis tiens toi je te détoure et je te pose ailleurs. Et en violet tu serais pas mal, vache milka. Les kilomètres défilent et l’esprit divague un peu, ça faisait longtemps que tu n’avais pas relâché la pression, alors il en profite. Et t’as que Aznavour en fond sonore, et c’est clair qu’après quelques heures ça rend fou. Papa noël, si t’as le temps de m’enregistrer deux trois cassettes hein, même si c’est un peu désuet comme objet…

Avoir à nouveau découvert que les villes s’allument la nuit. Comme si elles cherchaient à réinventer le jour. On n’y pense pas, quand on est à l’intérieur. Mais c’est frappant vu d’un peu plus loin. Comme si elles cherchaient à chasser l’obscurité loin de leur territoire. Comme si elles se protégeaient d’un vieux démon. Avec un million de veilleuses pour ne plus avoir peur du noir.