On ne choisit pas sa famille.

Y’a celle qui écrase tout sur son passage, celui sur qui tout glisse. Y’a celle qui brise le bonheur des autres et moi qui cherche à me détruire parfois, finalement la seule différence entre elle et moi c’est le doute – elle dans sa certitude d’être dans le vrai, dans le bon ; moi dans mes doutes interminables quant à l’utilité de mon existence. La vraie différence c’est qu’elle détruit les autres pour se sentir exister tandis que je me détruis pour les laisser vivre ; appelons ça une forme d’altruisme, si on excepte le chagrin qu’on peut leur faire et l’égoïsme dont ça témoigne. Y’a les crises. Y’a le passé qui entre sans frapper avant même un bonjour, et les mots qui blessent qui fusent. Parce que c’est tellement facile de se faire mal, de toucher là où c’est encore un peu fissuré ; des étrangers qu’on connait extrêmement bien, c’est ça une famille. Parfois on a la chance de s’en faire de vrais amis, et j’ai cette chance dans une certaine mesure – c’est déjà ça.

Il y a des jours où je ne me demande plus cet exil. Des jours où ça parait évident, l’éloignement. Des jours où la distance que j’ai mise entre eux et moi est plus qu’une nécessité mais une condition d’équilibre.

Ceux qui arrivent et qui rompent le fil sur lequel on tenait tant bien que mal. N’osez pas me parler de l’esprit de Noël, c’est toujours un cataclysme. Je ne cesserai plus jamais de redouter ce qu’on appelle des vacances en famille. Ce sera toujours un champ de bataille, il y aura toujours une guerre ouverte. Et je n’en suis pas. Mais on ramasse toujours des coups quand on est en deuxième ligne.

Voir les journées de travail s’évanouir. Ca reste un boulot de créatif, désolée si j’en suis pas capable avec une ambiance électrique. Besoin de calme. D’isolement. De retrouver la quiétude de mon cocon d’appartement. Ca fait pourtant moins d’une semaine.