Découvrez Radiohead!
Tu longes la plage en prenant le soleil, en sentant avec délices les rayons sur ta peau. Comme si ton corps en était complètement traversé, comme s’il absorbait toute cette énergie. Un peu d’éloignement. Laisser tes yeux s’embuer et profiter du vent qui joue dans les cheveux, te brouillant la vue. Des vieux aux regards évocateurs t’ont saluée – t’as tiré un peu sur ta jupe, en te disant qu’elle devait être trop courte. T’as rougi, encore, pressant le pas et te demandant pour qui ils te prenaient. Juste au dessus du genou, ça n’est pas tellement indécent…
Et puis il y a eu un café, quelques mots, le temps qui a passé, vos expériences. De ses étudiantes un peu nympho, de ses projets, des ptits que tu gardes, du cours que t’assures. Quatre ans, il parait. Quatre ans, c’est long te dit-il. Quatre ans à s’envoyer des piqûres de rappel au souvenir. Des fraises tagada et des dragibus. Vous êtes restés dans un autre espace-temps, et resterez toujours des gosses face aux haribo on dirait.
Il y a cette lassitude indescriptible, que chacun de tes mots traduit encore un peu plus. La vie collective t’ennuie. T’as du mal, besoin d’isolement, de paix, de ne pas te plier à leur rythme. T’es fatiguée d’eux, déjà. Pourtant tout le monde y va de sa bonne volonté. A croire que t’es plus trop capable. Tu te sens différente, un peu bancale. Les mots t’échappent.
T’es dans une certaine confusion. Tu ne sais pas trop, en
vrai. Tu ne veux pas t’imaginer. T’essaies de ne pas superposer le filtre du
rêve, mais de le vivre ; t’as besoin de le sentir frémir sous la peau, d’en
dérégler tout tes sens, de te sentir plus légère – de vivre plus fort. T’as les
envies en sommeil qui ne dorment pas tant que ça. Le besoin d’un improbable
instant délicieux. De t’inventer une brèche d’où sortir le bonheur, de respirer
en grand en te levant le matin, juste pour un ptit rien. T’aimerais te
précipiter et à la fois t’aimerais prendre le temps de savourer juste un peu,
mais les désirs inévitables s’en mêlent et tu t’inventes encore. Allez quoi, l’important
n’est finalement pas de trouver quelque chose d’intelligent à répondre. Tu te
dis tu verras bien, tu te dis arrête de réfléchir, profite. C’est toujours plus
facile de dire ça aux autres, pas vrai ?
T’as surtout envie d’un peu plus que des mots ; t’as surtout envie d’un sourire au coin des yeux et d’un regard au saut du lit.
Version XML