S’imposer une pause, juste un jour ou deux, juste le temps. Et puis pour la privatisation des espaces publics, on verra… plus tard. Une chose à la fois, et c’est déjà ça. Couper un peu les ponts d’avec ce projet et lui souhaiter bon vent, t’y replongeras bien assez tôt. Et maintenant ; relire ces textes qui parlent pourtant de peinture mais tellement de mouvements et de sensations, d’espaces, de lumière, de matières.
Ecrire boulot alors qu’évidemment ça n’est pas à ça que je
pense. Me demander un peu, à quoi ça rime, à quoi ça tient, à quoi ça mène.
Pourquoi ceci et pourquoi cela, et pourquoi les sms qui demandent si je suis à
Grenoble. Je sais bien ce que tu veux, je sais bien que tu sonnerais chez moi
en apportant le vin, je sais bien qu’on referait le monde et puis qu’on s’imaginerait
encore un peu, qu’on essaierait de regarder un film sans faire de commentaires.
Je te l’avais dit, le désir qui persiste entre nous, comme une évidence. Mais on
ne va pas se jouer la comédie encore une fois, on vaut mieux que ça, même si la
solitude me pèse autant qu’à toi, même si. On en a déjà parlé pas vrai. On va
arrêter les retours en arrière, les retours de soirée en se disant qu’on ne s’engage
à rien. Tu sais aussi bien que moi qu’on ne fait que se mentir. J’ai envie de
mieux, d’arrêter de me dissoudre, d’arrêter le sexe sans l’amour, d’arrêter. Même
si la facilité continue de me faire de l’œil. Même si c’est facile de dire ça
de loin, de dire ça maintenant. Plus qu’une journée de pari. Tenu ?!
Il y a quand même que c’est banal ce qui se passe ; ces échanges un peu plats. Ca manque de tangible. Il manque le corps comme prisme à recevoir tout ça. Il manque l’essentiel de ce qui donne de la saveur. Il manque l’excitation et l’angoisse, il manque de laisser libre cours à tous les sens, il manque l’irrationnel.
C’est virtuel. Impalpable. Insondable. T’es devenue prudente on dirait. Raisonnable. T’es pas en train de te risquer. Ce ne sont que des mots. Ephémères, volages, papillonnants. Des mots qui n’ont rien à promettre, bien que. Bien qu’il y ait des trilogies au programme et puis.
Vous le savez tous les deux. Tout le monde le sait, même si vous vous obstinez. Tu cherches quelque chose qui n’existe
pas. Tu cherches un rêve à dépasser. Tu cherches ; il te cherche. Vous
vous croisez sans vous voir, parce que c’est inévitable. Et puis un fou se met
à t’appeler Sharon, et c’est comme si vous faisiez un bond il n’y a pas si
longtemps ; il suffit de se faire à l’idée d’arrêter la fuite.
T’as le cœur avide. à vide. Le sentiment facile. Le désir trop grand. Tu veux tout tout de suite. Ici, maintenant, à jamais. Il va falloir prendre ton absolu en patience. Peter pan ne va pas débarquer comme ça par la fenêtre, pas ce soir, et le pays imaginaire tu y vis déjà.
C’est décousu. Tu ne trouves pas de fil de conduite, juste
un vide un peu trop vide. Juste un peu trop l’absence, juste un peu trop de
rien. Personne sur qui projeter tes idéaux. Rien à quoi te surprendre, rien
pour te suspendre un peu en équilibre. Rien qui te désarme au point de. Rien
qui fasse tomber l’assurance. Rien qui fasse flamber le reste, rien qui t'enivre.
Alors t’aimerais lui dire, jsais pas, surprends
moi, apprends moi, invente moi. J’aimerais être une terre glaise où tu
laisserais l’empreinte de tes doigts, j’aimerais être ta muse ou ta perte.
Plus. Plus fort. S’il te plait. Ta muse ou ma perte. Pas moins.
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