Réécouter Saez. Depuis tout ce temps. Sans pleurer sur ton souvenir, mais avec un demi sourire. Tu vois, je tiens ma promesse. J’avance à tâtons, c’est pas tous les jours facile, mais je tiens ma promesse. J’écrirai à ta mère. Je lui ai déjà écrit, tu sais. Pour lui dire qu’au moins, tu avais connu l’amour. Qu’avant de mourir, tu avais connu ça. Je lui ai raconté notre histoire, tu sais, depuis le tout début, jusqu’à nos projections pour l’avenir. J’ai pas donné tous les détails, y’a des trucs que les mamans ne veulent pas savoir je pense.. Mais je lui ai dit les bouquets de roses au réveil, les ptits déj avec amour, les surprises, les courriers... J'ai gardé deux trois trucs rien qu'à nous, les clés d'hôtel enfermées dans la chambre, les rendez vous  les nuits en cachette... On était encore des gosses pas vrai..?  Y'a que des enfants pour vivre aussi intense. Je lui avais écrit pour lui dire que je vivrai toujours avec toi dans le cœur, que j’essaierai de vivre pour deux. Que je ne pouvais que partager sa douleur, mais que j’essaierai de continuer d’avancer.

Alors voilà. Je ne sais pas si je vis vraiment pour deux. Mais j’essaie d’en profiter.

Je t’ai cherché tu sais. Je t’ai cru en chacun d’eux. Je t’ai projeté partout. Je me suis fourvoyée dans mes illusions, j’arrivais surtout pas à croire qu’à partir de maintenant j’étais seule. Que tu n’étais plus là pour veiller sur moi. Et puis il y a eu ce jour-là. Où tu m’as soufflé de rester, alors que je voulais juste de quoi rêver encore, juste m’en aller, juste filer voir ce qu’il pouvait bien y avoir un peu plus loin. Ca a fait son chemin ; même si par la suite j’ai continué à me tromper. J’ai encore fixé des mirages. Et puis peu à peu, j’ai laissé le présent m’envahir. Je crois que je ne te cherche plus. 5 ans. 5 ans avant de ne plus croiser ton souvenir dans leurs sourires. 5 ans pour enfin comprendre du plus profond de moi que tu n’existes plus que dans ma mémoire, dans mes souvenirs ; que je suis complètement empreinte de toi mais que je ne te trouverai pas à l’extérieur.

Mais tu as forgé en moi ce que j’attends de l’autre. Et t’as mis la barre très haut.