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Inter-minable(s)

C’est pas toi qu’es bidon. Tu me dis ‘mais regarde comme t’es aussi’, bah quoi, jsuis comment moi. Jfais pas semblant avec toi, justement, y’a rien de bidon. Le seul truc qui soit bidon là dedans c’est les faux semblant, c’est les silences, c’est les non-dits. C’est tous ces trucs qu’on a là bien au fond des tripes et qui remuent à l’intérieur en y mettant deux trois coups de griffes histoire de dire ; c’est tous ces trucs qu’on ne se balance pas au visage parce qu’on ne veut pas en être éclaboussé.

 

Allez quoi, je suis injuste ; injuste avec toi, oui, toi t’es toujours là, quoi qu’il advienne, quoi que je dise, quoi que je fasse, t’es là et tu me dis que jsuis toute mignonne, t’es là et sinon tu viens exprès pour me voir et moi je suis juste minable. Alors arrête de dire que t’es bidon. Arrête de dire que t’es bidon parce que t’es mon pote et que je ne peux pas te laisser croire que c’est le cas. J’aime pas quand tu ne vas pas mais je ne peux rien faire, je ne veux pas nous mentir, je ne veux pas te mentir, je ne veux pas jouer à ça. Pas avec toi.

 

Tu me dis tu t’es calmée toi, t’as tenu ton pari – grave que je le tiens celui-là, mais c’est long là. Chacun ses addictions hein, t’as arrêté la clope, j’ai arrêté le sexe ; mais ça suffit là, je voudrais bien arrêter d’arrêter.

 

 

Les jours passent. Défilent. S’accrochent. Durent. Et durent. Et s’allongent. Interminables. Fatigants. Longs. Lents. Trop lents. Même si je passe mon temps à courir après lui.

 

 

Je ne sais même plus de quoi j’ai envie. De tes lèvres sur ma peau sans doute. De toi contre moi. J’en peux plus de l’absence. Vivement qu’elle finisse, celle là. A nous, on n’a qu’une bulle d’un hors temps improbable, dans un lotissement minable. A nous, on a seulement cette heure minuscule. Je me la repasse en boucle. On n’a même pas une chanson associée à ce souvenir là. Et plus je le revis, plus je me dis qu’il manquait une vieille à sa fenêtre.

 

C’est long pour un début. C’est long tout court. Malgré ces détails de chaque jour. Même si on passe nos journées au téléphone, même si c’est bon de t’entendre, même si c’est bon les fous rires. Même si y’a pas un matin sans que je pense que tu me scotches. Même si on essaie de se faire croire que c’est le temps de prendre le temps, que c’est le temps du raisonnable. Mais y’a rien de raisonnable dans ce qu’on vit. Y’a rien de raisonnable là-dedans. Et on l’emmerde le raisonnable. Regarde-nous, on s’est vus trois fois rien, et regarde comme on est. L’addiction à la première prise. Alors viens, qu’on se fabrique des souvenirs. Qu’on s’invente un passé, qu’on se provoque un futur. La patience c’est pas pour moi ; le temps est bien trop insaisissable pour qu’on le perde à l’attendre.

 

Je veux tout, tout de suite.

Toi, tout de suite.



Ecrit par Perfect-plank, le Mercredi 21 Janvier 2009, 18:31 dans la rubrique Actualités.


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