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Bien sûr que tout ceci est vain.

Il y a des jours où. Où ça commence mal, où ça commence bien, où il fait beau après la pluie, où pourtant on se sent un peu démuni, fatigué sans avoir rien fait. Je me sens comme une coquille vide depuis des mois. L’impression de pédaler dans le vide, de m’envoyer une course de dos crawlé et de ne me rendre compte qu’à l’arrivée que j’ai couru dans une piscine sans eau. Je me sens vaine. Bien sûr que tout ceci est vain. On court après le temps jusqu’à ce qu’il se mette à courir après nous.


S’y remettre. Un pas après l’autre. S’y coller, se forcer, se mettre devant et ne plus avoir le choix : prendre un feutre, flécher, annoter, zoner, colorer, raconter par le signe. Utiliser des signes parce que les symboles sont trop chargés de sens, se réfèrent à d’autres codes, alors que le signe ne fait qu’indiquer. Surtout se contraindre à ne pas écrire. Ils veulent des images. De belles images. Peu importe après tout, c’est juste des langages différents, c’est juste que l’image c’est pas mon univers. Mais putain comme ça m’avait manqué. On y remet le doigt et puis on voudrait y replonger tout entier. Fallait juste franchir le pas, c’est comme l’angoisse de la page blanche ce genre de blocage, on n’y peut rien, ça vient pas et rien que cette feuille immaculée posée devant soi devient plus qu’angoissante ; elle fait peur. Et puis un jour il faut que ça jaillisse, il faut que ça sorte, que ça bondisse de mon cerveau à la feuille par l’intermédiaire de ma main, et une fois qu’on a commencé on trouve plus la fin.

 

J’ai pas envie de grand-chose maintenant. Envie de me plonger. Envie d’en rêver encore, cette nuit j’en ai rêvé de ce projet, j’étais dedans ou plutôt non, je survolais, je visitais, je voyais d’en haut, de loin. C’est le déclic, le rêve. C’est toujours comme ça. Et puis après ça démarre, et je ne suis plus rien d’autre.

 

Je déteste en parler pourtant. Parler de l’avancée. Parce que c’est un rythme intime, fondamental, qui me touche de trop près. Parce que c’est comme si quelque chose se mettait en branle, comme si une mécanique se remettait en marche, comme si j’abritais la vie. Dans une certaine mesure. C’est trop intime, comme si j’étais en train d’accoucher de quelque chose, je ne peux pas en parler, je ne peux pas. Je t’en parlerai quand les choses arriveront à leur terme. J’ai un rapport trop personnel avec le projet, c’est comme un corps à corps, c’est à la fois un duel et une histoire d’amour, c’est profond et violent, tendre et intense. C’est à la fois tout et très peu. Je n’arrive pas à le partager avec toi, ça colle trop à moi, c’est comme une seconde peau, c’est comme un truc qui me pompe de l’intérieur, qui se nourrit de moi, qui m’avale et me digère toute entière. C’est un processus. C’est le temps. Le projet. Qui vit dans mon ventre et s’accapare mes pensées, mes rêves. Un colonisateur. Un parasite.

 

J’imagine que c’est pour ça que j’ai retardé le moment. Parce que maintenant il y a ce projet qui est plus exigeant qu’un amant jaloux. Parce qu’à partir de maintenant il sera toujours quelque part, tout près, dans un coin de mes pensées, toujours, tout le temps, toujours et partout. Même dans mes rêves.

Bien sûr que tout ceci est vain.


Il y a des jours où. Où ça commence mal, où ça commence bien, où il fait beau après la pluie, où pourtant on se sent un peu démuni, fatigué sans avoir rien fait.

Bien sûr que tout ceci est vain.

On court après le temps jusqu’à ce qu’il se mette à courir après nous.


Ecrit par Perfect-plank, le Jeudi 12 Mars 2009, 15:47 dans la rubrique Actualités.


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