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En apnée au bord du vide

La possibilité des mots. La plongée interminable dans d’autres mondes. Sa nécessité, impérieuse. Indomptable. Comme un désir violent. Incontrôlable. A la fois se sentir maître dans l’art et la manière de fuir. Prestidigitation. S’enfuir. Filer. S’envoyer ailleurs. S’envoyer en l’air, bien sûr pas au septième non, pas si haut, pas si léger - plus envie.

 

Le sentiment coupable. S’évader. S’évader de lui. Tisser à l’envers la nuit comme la femme d’Ulysse. M’éloigner de tout, de moi, de la vie. Le projeter à l’extérieur. Me murer, dresser des murs. Me buller. M’envelopper d’une sphère de silence. Aller jusqu’à modifier la densité de l’air, m’enrouler dans l’opaque.

 

Peu à peu ne plus supporter le moindre contact. Réagir en animal traqué, blessé. Epidermique. Involontaire. Intuitif. Instinctif, violent. Rejeter tout frôlement. Refuser toute intrusion. Vivre chaque geste comme une injonction - souffrance. Agression.

 

Des étrangers.

Lessivés comme le sol après la pluie.

Dévastés.

Des étrangers.

 

Après la tempête, qu’est ce qu’il reste ?

Après le vent, après la pluie, après l’orage ; il ne reste que la peur.
 

La peur dans chaque regard, la peur dans chaque mot, dans chaque intention. La peur partout. De trop donner, de trop prendre, de trop vouloir, de ne plus vouloir, de ne plus offrir. Il n’y a que la peur, la peur pernicieuse qui s’insinue, qui tapisse le moindre geste, la moindre idée. Partout. Toujours et partout.

 

La peur du vide, cette sensation de vide qui enserre le ventre, cette peur qui remplace tout ; et sur les planches d’anatomie on pourrait seulement voir le néant au lieu de notre joyeuse machine. Juste le vide, le rien, le trou noir qui aspire tout dans un tourbillon ultime. La peur. Et la colère et la souffrance, et la pudeur et la peine, l’empathie.

 


Des étrangers.

Chacun pour sa propre survie.

 
 

Oui, c’est ça, sans doute.

Après la tempête, ce qu’il reste.

Après le vent, après la pluie, après l’orage : il reste la vie.

 

 

Encore. Encore vivre.

Etrangers, peut-être.

Mais encore en vie.




Ecrit par Perfect-plank, le Mardi 24 Mars 2009, 15:32 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Ben W
24-03-09 à 19:06

C'est marrant. C'est à moi de dire que je pense pareil en ce moment.
En fait, c'est pas si marrant que ça, de ressentir ça. Mais bon...
Nos esprits semblent proches en ce moment... Alors "dépechons de succomber à la tentation avant qu'elle ne s'éloigne."... :-)

A bientôt.

 
Ben W
27-03-09 à 01:30

Menteuse !

 


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