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Tu.
Coeur De Pirate


On dirait une pub pour du fromage, vous voyez la scène. Pas comme dans les produits laitiers des sensations pures parce que, non, quand même, on a trop de pudeur. Et bercé de l’odeur fraiche et printanière du gazon tout juste tondu, dans un souffle il me dit j’ai très envie de t’embrasser. Il me dit, et si toi, là maintenant, tu me dis que t’en as pas envie, je ne te croirais pas. C’est comme retourner là où nous serons toujours des adolescents. Avec la sonnerie du collège qui égrène le temps qui passe, pour une fois, un peu vite.

 

Ce sont tes espoirs que tu étreins quand tu me serres dans tes bras. C’est ton implacable envie de construire malgré toi. T’as dit, t’as dit on a un passé. T’as dit, ce que j’aime le plus chez toi. T’as dit, mais on ne pourrait pas vivre ensemble, et là j’ai rigolé, tu sais le rire un peu cristallin, le rire qui sonne juste, j’ai rigolé parce que bien sûr que non, on ne pourrait pas, et j’en ai pas envie. T’as dit si t’étais vampire ça te collerait trop bien au visage, tu serais machiavélique. T’as dit j’ai pas confiance en moi, et toi t’es fragile, et je suis vraiment, vraiment bien quand je suis avec toi. T’as dit ce que j’aime chez toi, et moi ce que j’aime, je crois, dans tes soupirs, c’est que tu me rends plus libre encore.

 

Tu sais on est très différents. On n’a pas vraiment les mêmes désirs. Tu dis qu’on s’est bien trouvés, qu’on voit la même chose, mais on n’a pas vraiment les mêmes envies sur tout, je crois. Il y a cette bouteille de vin, et je ne t’en ai jamais parlé. Je la garde, depuis quelques temps, pour le jour où. Je n’ai jamais imaginé la partager avec qui que ce soit d’autre, tu sais. Tu dis que tu ne veux pas qu’on se fasse du mal, oui, et tu dis aussi que j’ai raison quand je dis qu’il faut parfois se faire mal pour avancer. Je l’avais gardée pour le jour où on cesserait d’avoir peur, mais je pense que tant qu’on a peur, c’est qu’on a quelque chose à perdre. Je crois finalement qu’il faut la garder pour le jour où on fera céder les murs qui nous enveloppent, pour le jour où on se risquera, un peu, vraiment. Pour un jour comme celui ci où tu me dirais je suis vraiment bien ici, près de toi, mais on pourrait pas vivre ensemble. Pour un jour comme celui ci parce que tu vois, c’est tellement fou que t’aies seulement pensé à ça.

 

Je ne t’ai pas rappelé, parce que je pense, parce que je sais, qu’on s’est beaucoup livrés, et qu’on doit prendre le temps d’apprivoiser la peur. Je ne t’ai pas rappelé, mais je n’ai cessé de penser qu’à cet instant là, j’étais exactement là où je voulais être. Tu sais, je n’avais jamais été bouleversée par ton regard, avant ; mais il y avait cette intensité-là, et c’était différent. Tu me dis je lui ai écrit, et ça m’a libéré. J’ai répondu ce n’est pas si facile, je crois. C’est un pas, déjà. On ponctue nos chemins de symboles, d’étapes, de clés.

 

Moi je suis la fille qui a dit à son professeur que rien ne va, et que si je me lève le matin, c’est pour ce satané projet. Je suis la fille qui vient d’admettre, à voie haute, qu’elle fuit son passé en s’accrochant à ce train là. Et c’est libérateur, aussi. De s’entendre dire je ne vais pas bien, mais j’essaie d’aller mieux. De s’entendre dire j’ai besoin d’accepter le passé pour continuer d’être en devenir.

 

Tu vois, tu me rends meilleure. Tu ne m’apprivoises pas, tu me donnes ma liberté. Et c’est ça, moi, que j’aime chez toi.



Ecrit par Perfect-plank, le Vendredi 24 Avril 2009, 13:43 dans la rubrique Actualités.


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