Il y aurait tellement et puis finalement c’est juste un pas grand-chose. On y croirait presque, pourtant ; il dit que c’est une fin, enfin – et j’avoue que c’est presque meilleur que je ne l’aurais cru.

Je n’aurais ni voulu ni préféré. Je n’y étais pas. Le jour venu, je dirai simplement que je n’y étais déjà plus depuis longtemps. Que nos ébats, précipités ou non, ont cessé d’être précieux quand j’ai aperçu cette lueur là dans son regard. J’ai cessé d’avoir envie de lui quand j’ai lu qu’il me voulait, moi tout entière, et que surtout il ne l’admettrait pas.

On se joue les grands airs de qui s’en sortira indemne, on transige de surtout ne pas trop s’y mouiller. La demie mesure qu’on s’inflige attise le désir ou bien l’indifférence, et j’en ai assez d’attendre qu’il se découvre en lui-même ; il a dit qu’il n’y aurait pas d’amour : il n’y en aura pas. A l’instant je lui offre mon absence, sans colère, sans peur, je lui offre de rejoindre ses fictions dans le plus grand silence. Puisque surtout, on ne s’y trempera pas, quitte à se noyer dans l’insipide.

Allez quoi, on pourrait au moins essayer de se faire mal. Quitte à jouer, autant jouer à se tailler les veines et au premier qui faillira. Au dernier qui perdra le sourire, d’accord ? Au premier qui criera que c’en est trop. T’as dit qu’on n’est pas un couple, alors on n’a même pas de comptes à se rendre, tu vois. Mais j’voudrais pas qu’on fasse que s’égratigner, et j’ai plus envie de te plaire. J’ai pas envie de courir, si c’est pas après un bonheur impossible. J’voudrais qu’on se retourne les tripes plutôt que d’aller dormir dans le salon, qu’on se décortique à s’en faire pleurer les yeux, quitte à dormir le regard vide.