J’aurais aimé pouvoir écrire j’attends ton retour avec impatience ; mais j’attends personne, et personne ne m’attend. Home sweet home, qu’ils disent. Ouais, c’est pas complètement faux, mais c’est pas vraiment vrai. Sauf pour le chien, mais lui, sans vouloir vous vexer, j’crois bien que c’est le truc le plus gentil qui ait jamais partagé mon existence – c’est pour m’équilibrer, et faut bien ça pour compenser.
Y’en a qui m’disent que jsuis malade, grave. P’t’être bien. Mais j’veux surtout pas m’soigner. Surtout pas arrêter de croire aux impossibles. Continuer de m’envoyer en l’air histoire de voir, de partir en vrille en espérant tomber au bon endroit.
J’ai lu une jolie petite histoire l’autre jour, qui proposait le couple comme un instant de bonheur partagé et éphémère ; il n’y avait ni tromperie ni mensonge, puisque dès que la relation ne convenait plus à l’un ou l’autre, elle se dissolvait. Chacun était libre, vraiment, libre de choisir de partager un moment avec la personne qu’il désire ; la notion de famille elle-même n’existait pas. Peut être que j’devrais arrêter de projeter ma littérature de chemin de fer sur le réel. Peut être que le réel est trop rigide. Peut être que.
En tous cas il pleut. Et ça me va bien. Ils me font rire à tous tirer la gueule, à slalomer entre les gouttes. Eh, mec, il pleut, et c’est pas si grave.
J’voudrais crier un je t’aime à n’importe qui, juste histoire de voir. S’il me prend au sérieux ou pour une folle, s’il part en courant ou s’il m’embrasse avec curiosité. J’voudrais offrir des jolis mots anonymes dans des boites aux lettres ; écrire des lettres incandescentes à des inconnus, à défaut d’un connu. Ouais, p’t’être. J’te l’avais dit mec, moi jvis mal la solitude. Ca m’fait sauter des limites qui devraient en rester. J’me laisse des mots sur le frigo pour prévenir que jsuis partie faire une course du genre j’reviens, j’vais trouver d’la compagnie.
J’m’ouvrirai bien le corps pour voir si ça palpite encore là-dessous. J’m’arracherai bien les tripes pour rêver moins idéal. Arrêter la grande pompe et pouvoir me rouler en boule contre l’oreiller sans espérer plus que ça.
Commentaires :
Moi j'ai pas de chien mais une orchidée, je dois l'arroser tous les jours, c'est un peu comme un mec mais en moins bavard.
Re:
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Tu vois c'est pas dur, suffit de s'lancer aha