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Des politesses.
San Tropez - Meddle - Pink Floyd

J’peux pas commencer tous mes articles par des vulgarités. Ouais. Faut que j’arrête avec les grossièretés. Surtout que je suis plutôt polie, dans la vraie vie. Bonjour monsieur, excusez moi de vous déranger. Oui, très bien, merci monsieur. Au revoir monsieur, à jeudi. Même si j’me demande si j’ai pas fini par le traiter de connard malgré tout, hier soir. Mais ça, c’est une autre histoire. On ne peut pas dire tu parles jamais, tu penses quoi toi, tu dis rien, et puis refuser. Enfin j’pense. On peut pas dire j’tiens à toi et ne pas être là. C’est tout. Au moins, me concernant, je sais ce que tu vaux.

 

Bon. J’peux pas. M’apitoyer encore sur ce qui a été. Sur ce que j’aurais voulu que ça soit. Sur les projections que je fais, parce que la mémoire est plus que sélective, elle transforme. Elle réinterprète. J’peux pas faire comme si ça avait été un pur bonheur, c’est pas vrai. Il m’a pas rendue heureuse. Alors j’ai rien à regretter ; même pas du temps, finalement. C’est vrai, j’suis pas sûre que j’avais mieux à faire, sur le moment. Alors. Voilà, et j’me suis jamais empêchée de regarder ailleurs, c’était dans le contrat. Un point final, oui, une fin, enfin, encore. Une fin minable comme ce qu’a été cette histoire. Une fin violente, comme nous. Et ça me convient, je crois. J’vais me satisfaire de ça, maintenant. Et ne t’avises jamais de revenir. Jamais. Parce que ça, j’te le ferais quand même payer. Même si tu m’ressors le coup de la pub pour du fromage. J’croiserai bien quelqu’un d’autre pour partager mes bouteilles de pomerol.

 

Ouais, jsuis une fille qui craint du boudin. Mais ça, les gens sont sensés être au courant. Quoi que. Enfin, je veux dire, ici. Ici, les gens sont au courant.

 

J’me rappelle pas de tout. J’pense bien qu’effectivement, j’lui ai parlé à lui aussi. Qu’il m’a dit échec meuf, cette fois tu m’briseras pas. Il a eu raison. Ouais. Sourire. Décidément, il manquera jamais de ressources, le garçon.

 

En fait, j’me sens vivante. Même si j’sais déjà qu’on la reverra pas souvent, la meuf qui dit jvais mal. Même si j’sais que j’la laisserais plus jamais montrer le bout de son nez. Tu vois, me mettre à poil j’ai l’habitude. J’m’en fous qu’on me voie nue, ça m’est égal, t’façon après ce qu’il a fait de mon putain de corps, y’a plus grand-chose qui m’touche. Mais ça, là, ça pour moi, c’était comme si j’m’étais ouvert le ventre pour te montrer les tripes à l’intérieur. Et j’ai du mal à soutenir ton regard, là. Parce que j’t’ai parlé comme j’écris. Pour la première fois j’ai parlé comme j’écris. Quand j’disais c’est la fin de quelque chose. Merde, j’viens de perdre ma virginité de parole. Et j’suis pas sûre d’avoir aimé, tu vois. C’est comme la première fois que tu t’réveilles à côté d’un parfait inconnu, tu vois. Et que tu sais pas bien comment gérer la suite.

 

Merde, j’l’ai kiffé, le réveil. J’ai dépassé bon nombre de blocages, là. J’ai même plus peur, jveux dire, ouais, y’a eu sa violence à lui qui m’avait laissée cassée éparpillée. Et après, l’impossibilité de prendre du plaisir. Pendant trop de temps. Tout ce temps pour rassembler les morceaux. J’pense bien que ça c’est dépassé. J’sais qu’il s’agit pas d’un choix entre m’regarder comme il l’a fait en me couvrant d’insultes, ou d’assumer le fait d’aimer le sexe. Non, c’est pas un choix. J’suis tout ça à la fois. Celle qui a été brisée et celle qui se reconstruit. Y’a pas une seule image qui soit la vraie, elles le sont toutes. C’est pas une question de choix. Juste de contrôle, de maîtrise, de lâcher prise.

 

Mais j’régule à mort. Ce que je dis, ce que je fais, le sourire perpétuel. Faut dire que c’est plutôt joli, comme défense. Enfin j’trouve. J’y comprends plus grand-chose. J’suis du genre chaotique. Et ambitieuse aussi, mais ça c’est encore une autre histoire. Ouais. Entre parenthèse j’crois que lui, il aura jamais les couilles ; juste pour être honnête hein. Mais j’le connais bien, j’crois. Malgré tout.

 

Alors j’disais, j’suis chaotique, bordélique. Même si j’suis méthodique et organisée. J’suis obligée de remettre de l’ordre, de figer deux trois trucs. On a toujours besoin de deux trois trucs fixes. Comme cette apparente constance. Ouais, ma voisine elle dit j’suis un rayon de soleil, j’apporte toujours la bonne humeur. Et j’pense que c’est mieux comme ça. Même si j'ai aucune idée de la suite. Même si ça continue toujours de bouillir à l’intérieur, et qu’y a des endroits où ça commence à pourrir.


Ecrit par Perfect-plank, le Mardi 13 Octobre 2009, 22:53 dans la rubrique Actualités.


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