Il me dit droit dans les yeux, droit comme ça, il me dit moi j’suis l’amant idéal. J’suis l’amant idéal parce que j’baise comme un dieu, que j’m’attache pas et que j’suis pas jaloux. Et dans un sourire, il rajoute et j’m’aime beaucoup aussi, mais ça elles le voient qu’après.
Et après on dit que je suis provocante, faut dire que j’suis allée à bonne école.
J’t’avouerai mec, que jsuis ravie d’avoir pu te pourrir cette soirée avec une autre que moi. Et j’crois que si je l’ai fait, c’est juste parce que je sentais que t’étais too busy pour répondre, tu vois. J’vois mal ta langue dans sa bouche. Juste parce que. Ouais quoi, j’peux bien te pourrir une seule petite soirée après deux ans d’absence. Toi tu dis ce serait con de ne plus se voir, ce serait puéril, juste parce qu’on n’est plus ensemble… et tu sais, j’voulais juste répondre mais on l’a jamais été. T’as tellement ancré dans l’idée que le couple c’est une forme d’être au monde qui n’est pas la tienne, qui n’a aucune justesse dans ta vision de la vie, que du coup t’as passé tout ce temps à me souffler que j’étais seule. T’en fais pas, j’l’ai juste un peu trop bien enregistré. J’crois qu’on est les amants idéals (parce que idéaux ça sonne moche), alors. Moi c’est juste pour prendre de l’avance, pour pouvoir me souvenir quand j’aurais plus la meilleure place, et parce que tu m’as refilé ta saloperie de phobie de l’engagement.
Regarde nous, t’as vu, on est tous les deux là à se regarder comme ça, on se les déchiffre encore trop bien nos regards, j’sais bien que le désir nous quittera pas comme ça. Tous les deux dans le foutoir de nos vies sentimentales bancales, à se dire mais moi j’veux des bébés, et visiblement c’est pas gagné, parce qu’il faut quand même un minimum de stabilité pour ça, il parait. J’te réponds tu sais, moi j’peux bien faire un bébé toute seule, mais. Allez, promis, si tu veux, d’ici mes 35 ans, si on en est toujours là, on s’en fait un. Avec les lois de la génétique il pourra pas être moche, pas être trop con, et avec un peu d’bol on arriverait à ne pas en faire un handicapé du sentiment comme nous. Pourtant toi t’as pas d’excuses, tes parents t’ont pas montré l’autre côté du miroir… Bon t’as vu, je nous laisse de la marge, quand même. 12 ans, c’est à peu de chose près encore la moitié de ma vie déjà vécue, et dieu sait qu’il s’en est passé des trucs, pendant ce temps : on a aimé et puis on a été brisés, on a voulu croire et puis. Et depuis, surtout. Alors regarde, tout est possible. Mais ça m’dérangerait pas, des minis toi.
Commentaires :
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LiliLou
ça a du charme quoiqu'un peu venineux.
Entre rancoeur et désir.
Garde ta provoc' va, et puis le grand Amour, hein... j'sais pas ptetre qu'il se construit en fait. Va savoir...!