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A celui qui rêvera.
j'sais pas si tu veux vraiment des réponses.
vous êtes combien ? pas beaucoup. parce qu'il y a le jeu et les autres. parce qu'il y a ceux que je veux balader et ceux qui comptent. y'a ceux qui me touchent et ceux qui m'indiffèrent, et j'sais pas encore simuler le rire. tu veux une réponse précise ? à tout prendre, vous devez être 4, allez, 5 peut être, en comptant le passé et l'avenir.
si tu veux vraiment savoir, j'me protège. de toi, entre autres.
j'suis une fille plutôt sage, même si je nourris des envies dévorantes et des passions sans compromis.
on m'a dit faut que t'apprennes à te respecter, alors j'ai arrêté les réveils à côté d'inconnus. mais j'ai toujours besoin du regard de l'autre. toujours cette ambivalence entre j'ai besoin de personne et cette nécessité constante d'être rassurée.

j'me connais bien, je crois. si tu veux comprendre, faut que j'te raconte mon histoire.
j'ai grandi en croyant que les hommes étaient là pour veiller sur moi. jusqu'à ce que. jusqu'à ce que j'apprenne que ma soeur avait été violée pendant 5 ans, entre ses 7 et ses 12 ans, par cet homme chez qui je passais tous mes mercredi après midi, et que j'aimais comme un second père ; jusqu'à ce que mon père apprenant ça ne réagisse pas et continue de bosser avec ce type comme si de rien n'était.

en fait, j'ai vécu un grand amour. en vrai, un truc de fou. comme dans les films, mais en mieux. on s'est rencontrés tout gosses, genre 12 ans, et déjà on avait flashé, et puis tout plein de temps sans se revoir. jusqu'au jour où on s'est à nouveau croisés, qu'on s'est reconnus, qu'on s'imaginait plus l'un sans l'autre. on s'écrivait tous les jours. tout le lycée ensemble, malgré la distance. les vacances chez les parents, et faut pas déconner les chambres séparées, y'a bien qu'eux qui l'ont cru. il m'appelait sa princesse. et puis, on s'est plus ou moins séparés parce que j'voulais pas qu'on passe notre vie ensemble sans avoir touché d'autres corps ; mais on pouvait pas s'empêcher cette profonde proximité. juste après notre bac, on s'appelle, on prévoit nos vacances ensemble, enfin prêts à se retrouver. et le lendemain, il meurt. manipulation d'explosifs. bravo l'artiste. et j'l'ai appris dans le journal, bordel.
plusieurs semaines sans mettre un pied dehors. chercher à trouver un sens. pleurer jusqu'à m'en dessécher. et puis me dire il faut que je continue de vivre pour deux. qu'il existe encore à travers moi, lui et notre amour de gosses.

et puis ça a été mon tour, d'ailleurs, méga glauque l'été, juste avant que j'arrive ici ; lui éméché, me couvrant d'insultes, contraignant mon corps, sa force animale, y'a pas d'autre mots. la dichotomie qui nait alors entre mon corps et moi, comme s'il ne m'appartenait plus ; tu vois, j'y étais plus, j'm'étais absentée. j'me suis détestée. longtemps. en arrivant ici, j'ai rencontré un type gentil. Assez vite, on a été ensemble. J'ai passé un an avec lui parce qu'il ne me ferait pas mal, que je ne l'aimerais pas, et que quand t'es avec quelqu'un, il est pas sensé t'arriver ce genre de choses. Il était chiant à mourir et égoiste au possible, mais ça m'était égal. j'pouvais juste pas être seule, alors ça me convenait. j'ai tenté vainement de vivre comme si rien n'était arrivé, gommant tous les signes, jusqu'à ce que je l'appelle et lui demande de m'emmener aux urgences sans savoir ce qui m'arrivait ; là ils ont collé une étiquette sur la douleur intolérable : avortement spontané. juste avant Noel. J'ai été enceinte, j'aurais préféré que ça m'apparaisse plus beau, comme état. maintenant j'vois juste ça comme un parasite qui me boufferait de l'intérieur. T'imagine la situation. Mon mec m'emmène aux urgences, à peine deux mois qu'on est ensemble, et on lui dit que j'suis enceinte. Chouette.

voilà. ça, c'est le passé. et depuis, j'tente de me (re?)construire. avec tout ça comme bordel dans le rétro. j'me dis que j'en ai déjà tellement vu que ça pourra pas être pire, la suite. j'ai enfin accepté l'idée que j'peux pas gommer ce qui est arrivé et que je dois faire avec. même si au passage j'ai tenté de me suicider, que j'me suis diluée en soirées à ne jamais rentrer seule, que j'me suis mise à bosser comme une dingue pour ne pas avoir le loisir de penser plus loin. à m'accrocher comme une forcenée à la moindre illusion qui passe, parce que moi aussi, j'suis fleur bleue au départ. mais j'm'en suis quand même pris plein la gueule, j'crois.

mais on n'est pas que ce que notre histoire fait de nous, ça j'en suis bien sûre. encore heureux*.
et c'est peut être pas humain, mais la jalousie, c'est pas un sentiment que je connais. j'aime pas l'idée d'appartenir à l'autre et inversement. si j'mets personne dans mon lit, c'est pas que ne puisse pas le faire, c'est que j'en ai pas envie. c'est peut être idéaliste comme vision, mais j'supporte pas l'idée de l'obligation envers l'autre. si j'suis avec quelqu'un, c'est qu'à l'instant T, j'ai pas envie d'être ailleurs. parfois ces instants se répètent. parfois non. et c'est comme ça, et ça me va. on peut dire que c'est libertaire (libertin ?!) mais j'crois que c'est juste réaliste. on peut pas enfermer quelqu'un dans un seul rêve, et mon absence d'engagement, elle se situe juste là.

Ecrit par Perfect-plank, le Dimanche 29 Novembre 2009, 15:47 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

LiliLou
LiliLou
01-12-09 à 14:37

Pour la confiance, c'est un bien terriblement précieux.
Enfermer quelqu'un dans un seul rêve, j'aime l'expression, je la comprends, plus que je ne le pensais. Les routes tortueuses ne nous empêchent pas d'être nous mêmes. A tes souhaits. A tes rêves. Aux instants T.

 


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