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Inévitable

On s’habitue vite à des détails.

 

Sa voix sur mon répondeur.

 

Quelques mots dans ma boite mail.

Et après, il a le culot de me dire que c’est que pour le sexe.

Au début j’disais c’est incohérent. Mais j’crois juste que c’est de la mauvaise foi. Tu peux pas me dire jsuis sous une pluie romantique, passer m’embrasser un matin, et puis.
 
 

Suis rentrée au petit jour. Vivante. Après une journée de folie. Réveil par Mario Br*s, 7h. Et puis. La vie qui s’enchaine à la suite, jusqu’à. 19h30. Mes deux ptits monstres. 23h, attendre le tram. Me dire j’aurais jamais le courage de passer chez moi sans m’arrêter, alors faut que je reste dans le rythme. 00h, vélo, glacée, arrivée, j’commence la soirée, faut rattraper les autres. La bouteille de martini blanc et moi, on s’est bien entendues.

La tête dans l'guidon encore, me suis dit, merde, j'ai bien dû faire un truc hier soir, un truc pas cool. A me recoller les souvenirs de cette soirée les uns à la suite des autres pour reconstituer un itinéraire possible. Besoin de comprendre deux trois sms reçus dans la nuit, merde, c’est vrai que j’ai mis ma langue dans sa bouche.
Et puis j'me suis souvenue que je suis rentrée quand le jour se levait, alors que c'est pas à mon retour que j'ai merdé : regard sur l’ensemble de l’appart, ouais, j’suis bien rentrée seule.
Ouverture de la boite mail, machinale. Le monsieur semble en colère et on dirait qu’il a de bonnes raisons. Coup d’œil au téléphone, me dit que j'l'ai appelé à 4h05 pendant 26 secondes. Quant à moi, aucun souvenir. On n’appelle pas le mec qui veut vous baiser malgré sa femme au milieu de la nuit, il parait.

 

 

Alors oui. J’ai fait l’amour inévitable. Mes ongles qui se plantent dans la chair, qui retiennent autant d’infimes toi. Oui, au premier qui l’écrira, hein. J’ai encore les reins endoloris de ta banquette trop dure, une grande barre dans le dos qui me rappelle les heures qu’on ne comptait pas. Le temps se diffracte quand on joue nos peaux, qu’on mise ce qu’il nous reste. Ensemble, on est à la fois le train sans conducteur et le mec qui est attaché aux rails. C’est comme le vertige. Délicieux et fatal.

 

Ce que je fais ce week end ? J’vais faire semblant de croire à ma liberté, quand je me tisse autant d’attaches. J’vais aller me diluer à discourir sur le sens de l’existence, alors qu’on l’a entrevu, tu sais, pile à cet endroit, avant.

 

J’veux pas m’habituer. J’veux toujours cette intensité.



Ecrit par Perfect-plank, le Samedi 5 Décembre 2009, 19:22 dans la rubrique Actualités.


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