Je n’ai rien écrit depuis des jours.
Alors bien sûr, il y a le froid qui vient croquer mes lèvres. La neige qui s’insinue jusqu’à toucher la peau. Cette lumière aussi, le matin ; la lumière froide des jours d’hiver, blanche et douce. Les premières traces sur la virginité du sol. Et je me souviens comme j’aime cette saison, jouer dehors jusqu’à en trembler de froid, courir et tomber dans la neige, pour finalement me précipiter à l’intérieur et me blottir dans une chaleur réconfortante.
Je sais déjà comme je vais aimer le feu de cheminée, me coller au plus près, l’odeur qui reste dans les cheveux, une tasse de café à la main et un livre sur les genoux. Je sais déjà que je vais regretter d’apprécier encore plus ce Noël parce qu’ils seront là, et qu’objectivement ils ne sont rien. Juste des gens que j’aime, que je choisis d’aimer, rien d’autre ; mais surtout pas une carte chargée de billets. Juste eux, et leurs sourires.
Je suis impatiente, et malgré tout je savoure cette solitude momentanée. Ne rien faire. Dans le silence. Penser à leur faire plaisir ; penser à eux et goûter à l’avance ce bonheur qui ne sera que trop court. Passer des heures dehors, sans rien dire, sans rien vouloir d’autre qu’être là. Rien, le vide. Comme un calme avant la tempête, un moment de paix dans l’agitation. Une bulle, juste quelques temps, comme pour étirer les instants.
Bien sûr je pourrais vous parler d’eux. Eux. Je pourrais
vous dire mes sentiments confus au milieu des leurs qui ne le sont sans doute
pas moins. Je pourrais vous dire comme je m’imagine parfois plugger ma vie sur
la leur. Je pourrais vous raconter les mille et une précautions, éviter les
gaffes, surtout ne rien laisser entrevoir, entendre sans broncher les coups de
fil et les je te manque, je t’embrasse, gros bisous qui ne me sont pas destinés.
Je pourrais vous dire comme mes mains bouillonnent et mes lèvres tremblent de
désir alors que je n’espère rien d’autre que surtout, ne pas aller plus loin,
surtout, surtout. Surtout ne rien ressentir, rester hermétique, ne rien
attendre et pourtant. Attendre qu’il me fasse signe, parce que c’est la règle,
c’est pas moi qui appelle. Il me dit j’espère te voir avant que tu partes, il
me dit à demain, il me dit ce soir jsuis avec elle. Pas de jalousie, non, bien
sûr que non. Même s’il continue de me demander si j’ai quelqu’un dans ma vie,
si j’vis une histoire.
Rien. Simplement, continuer de désirer cette paix, ce moment où je peux baisser les armes, arrêter ; juste, être là, et être bien.
Commentaires :
Re:
ou je serais morte bien avant, consumée dans les bras de l'un d'entre eux. juste pour laisser une trace de mon passage.
joyeux noel
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Joyeux Noël