Même ses surprises, il les rate. Vraiment, j'me demande ce que j'ai bien pu croire. J'projette, toujours trop. J'projette pour vivre plus idéal. Mais. Même quand il finit par
agir après que je l’ai secoué en lui disant que ça m’convenait pas, il fait
demi tour. Il s’arrête à mi chemin, enfin même pas, il s’arrête à un dixième du
trajet. Il me dit j’suis désolé, tu dois être tellement déçue. Et en fait c'est moche mais je m’en
fous, j’ai passé une bonne journée, j’ai pu faire ce que j’avais prévu.
Il dit
aussi que c’est nul d’être dans le cadre, et j’le trouve très con. Parce que c’est
tout aussi nul de vouloir à tout prix être hors cadre. La différence pour la
différence. Aller à contre courant, c’est finalement être guidé par ce courant
et rien d’autre. C’est au moins aussi idiot que de suivre la tendance, sinon
plus, parce que ça demande presque plus d’efforts. Il m’a appelée et il s’est
perdu dans des explications médiocres juste pour aller dans mon sens. Encore pire
qu’un mec d’accord, je crois. Celui qui essaie de t’expliquer qu’il disait
juste exactement la même chose que toi alors que deux secondes plus tôt, il
était aux antipodes. C’est moche. En plus de manquer de classe, de vocabulaire,
il n’a ni rhétorique, ni opinion arrêtée, ni arguments. Pas de débat possible. Pas de discussions engagées et enflammées. Rien.
Le pire dans tout ça, c’est que si je juge avec autant de sévérité, c’est bien que ça m’est égal. Le voisin me faisait au moins frémir. Dans sa voix, dans ses gestes, il était toujours empreint d’une grande sensualité. Même si. Même s’il comptait tromper sa femme enceinte en baisant la voisine. Aller, c’est pas comme si.
Pourtant, j’avais préparé des verrines de crumble pomme kiwi banane. J’avais essayé de faire l’effort, celui qu’on sait vain, cet effort qui dit bon, j’essaie quand même, même si je sais déjà l’issue. L’effort par habitude, changer les draps, passer l’aspiro et remplir un peu le frigo. L’effort déjà blasé de la certitude que tout est voué à l’échec, que ses mots sont ridicules et que j’peux pas m’imaginer avec quelqu’un qu’a rien à débattre, que je suis obligée de regarder du haut de ma complaisance.
Des déjeuners, des diners, des apéros. Cette semaine sera sociable ou ne sera pas. Un diner avec des presque nouveaux gens, c’est toujours bon à prendre ; je sais déjà que ça sera au moins sympa, elles sont rigolotes les deux nanas, et on verra bien qui seront les autres. Et puis y’a le déjeuner avec l’absence, il dit ok, c’est une bonne idée. Alors on verra bien. J’ai déjà booké mon agenda pour les trois jours à venir, et j’voudrais prendre rendez vous pour un massage et un hammam, j’sais pas quand j’aurais le temps. Juste l’envie de laisser venir, de laisser aller, de laisser quelqu’un m’attendre quelque part. D’ailleurs, j’y vais, on m’attend déjà.
Commentaires :
Re:
exigeante, je crois.
juste, j'peux vraiment pas, un type qui n'aligne pas trois mots dans une phrase grammaticalement compréhensible. j'peux vraiment pas, les coucou météo truffés de fautes d'orthographe.
et puis, ici, j'mélange un peu de plusieurs histoires. alors peut être que le texte précédant suggérait. mais.
ni chiante, ni lunatique.
indépendante. et exigeante.
Re:
I fé bo ché twa?
Re:
en revanche, savoir ce que l'on ne veut pas, ou plus, c'est différent.
et puis t'es chiant, j'sais même pas qui t'es au juste.
en plus, on écrit "tes articles me laissENT penser".
J'prefere être seule que mal accompagnée héhé
Et souvent déçue... j'ai horreur des gens qui n'ont aucune conversation, et surtout aucune originalité.
Que te dire, ne perds pas de temps, file, on t'attend. =)
me touche étrangement. En fait, j'aime bien plus que ça cette note. Et
la réponse au tout premier commentaire. C'est vague, et je peine à
trouver les mots. Ce qui risque de ne pas satisfaire tes exigences.
Malgré cela, j'avais envie de te le dire.
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