Taper quelques mots, pour donner un avant-goût d’ici.
Il y a la fatigue, les maux de tête, les courbatures, la voix qui fait faux bond.
Il y a son ventre, sa bouche, ses lèvres, les sourires.
La sensation d’un chez soi.
Entre ses bras, je suis chez moi. Parfaitement à ma place.
Tu m’as supprimée de ton univers. Ejectée, foutue à la porte. Bien sûr ça me fait quelque chose. Bien sûr. La colère, l’incompréhension, et puis. La lassitude. Fini de jouer. Fini de jouer, c’est toi qui le dis. Je ne te rattraperai pas.
Tu me demandais quand j’avais été franche pour la dernière fois. Et en réalité, je peux dire sans rougir, sans mentir, sans rien me reprocher, je peux dire que je le suis toujours. Entre nous, c’est pas moi qui manipule le plus les gens. C’est pas moi qui actionne les leviers, qui trompe, qui cherche l’amour terroriste. T’écrivais c’est fini de joujouter, mais entre nous, y’a que toi qui joujoute. Y’a que toi. Moi je joue. Je joue parce que je réinvente le réel. Je joue, pas comme un rôle, pas comme en me glissant dans un personnage. Je joue parce que je vois plus intense. Parce que dans un petit rien je vis un grand moment. Que j’absolutise tout. Alors, fini de joujouter. T’as choisi la fuite, et je ne te retiens pas.
J’ai rencontré quelqu’un ; et j’ai arrêté de me demander c’est quand le bonheur. Le bonheur, c’est sentir son regard se poser sur moi au réveil. C’est qu’il me dise que je suis belle, que je lui manque, qu’il est bien. Le bonheur, c’est quand il arrive à l’improviste, quand je me serre contre lui parce que je ne sais pas encore lui dire comme il me rend heureuse. Le bonheur, c’est parler jusqu’à tard sans voir l’heure tourner, c’est penser à lui quand il n’est pas près de moi, c’est me remémorer avec le sourire que j’ai payé un serrurier pour pouvoir rentrer chez moi. Le bonheur, c’est notre première nuit, et les suivantes aussi.
C'est la sensation d’un chez soi.
Rien d’autre.
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