Ben, euh. J’ai laissé un peu de côté les mots pour les vivre un peu plus. Et je ne sais pas bien comment les reprendre. Comment retrouver le fil.

Alors, il est toujours dans mon ciel. On s’est inventés au bord de la mer et puis, ce week-end a été. Réel. Ou irréel, en réalité. Hors du monde, un peu, hors de l’emprise inévitable des obligations. On s’est inventés un amour, et puis, il est né, je crois. Les yeux grands ouverts et les manques inévitables. Les premiers resto à deux et les desserts avec deux petites cuillers.

J’ai croisé mon absent et autour d’un verre il m’a demandé, alors il est beau ? j’ai répondu, effectivement, et quelques minutes plus tard, comme mû par une pointe de jalousie ‘et il répond à tes caprices de princesse ? il est assez là, lui ?’. C’était étrange. Comme si, enfin, il comprenait que je lui avais échappé. Elliptique, j’lui sors mais tu sais, c’est seulement toi qui a un problème avec l’idée du couple. J’suis pas capricieuse et j’suis pas une salope de princesse. Et, oui, il est assez là.

Il m’a dit, tu sais, tu devrais écrire un roman. Mais, j’suis pas capable. Je ne sais écrire que moi.

De tous les mots qu’il m’a dit, c’est bien la première fois que j’en entends de réellement bienveillants.