Envie d’écrire, un peu inutile.

On fait moins l’amour qu’aux tout débuts. Même si c’est pas l’envie qui manque, mais juste, un rythme à trouver. Y’a simplement les obligations tout autour de nous, les réveils qui sonnent juste assez tôt et les journées qui se finissent toujours un peu trop tard.

J’arrive à l’école et sur le chemin, pensées floues. Cette espèce d’angoisse que j’avais cru semer. J’essaie de rester d’humeur constante, mais la réalité, c’est que j’aurais jamais assez de certitude pour ne pas me perdre.

Elle m’a rappelé ce moment d’hôpital, oui, c’était y’a longtemps, mais pas tant, trois ans, il y a trois petites années que j’ai voulu disparaitre, devenir invisible, comme quand j’arrêtais de manger petite, juste pour être transparente, petite, disparaitre. Elle m’a rappelé ça en me disant qu’elle s’en souvient, et ça la rendait triste ce souvenir, y’avait une ombre dans ses yeux, un voile noir par-dessus son enjouement.

Comment expliquer que si je fais autant de choses en même temps c’est une autre façon de me diluer, de me concentrer mais de me diluer, de continuer de disparaitre ; être partout c’est être nulle part.

J’pense déjà à écrire les remerciements de ce putain de mémoire, et je n’ai ni à remercier mes profs ni mes parents ni la famille d’ailleurs, alors j’remercierai mon amour, mes amis et mon chien.

Ne pas paniquer. Ne pas paniquer. Ça va bien se passer. Les choses vont bien se passer. Elle me dit c’est la dernière ligne droite, mais elle est longue la putain de ligne.

J’dois pas disparaitre cette fois. Me laisser réveiller, lui dire bonjour, déjeuner à deux et puis aller à l’école, travailler, rentrer l’embrasser, manger, dormir. Une routine à peine ennuyeuse mais nécessaire, juste pour ce diplôme, après. Après. Et après, je ne sais pas si cette perpétuelle nécessité de disparaître se sera dissipée.

Je me dis toujours, et si je meurs demain, qui me pleurera ?