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Etrangers.

Il a dit je ne lirai plus jamais, j’me suis juré. Je suis trop déçu quand je te lis. Il ne veut plus me lire parce qu'il a lu ici que j'me suis inventée avec un autre,  que j'ai eu envie qu'un autre me serre contre lui,  et moi j’lui ai raconté mon histoire, encore un morceau, et j’crois pas qu’il ait vraiment bien compris ; il me dit juste t’es belle, et moi je pleure j’ai du noir plein les yeux, j’suis pas très sûre d’avoir bien fait. J’suis pas très sûre parce que. J’lui ai raconté mon histoire et tout ce qu’il me dit c’est mais j’comprends pas et j’sais pas quoi dire. J’lui ai raconté et j’ai l’impression qu’il aurait préféré ne rien savoir, ne rien entendre. J’lui ai dit pourtant, j’lui avais dit que moi j’suis pleine de fractures. Il dit j'ai passé trop d'années à essayer de plaire à une fille qui se demandait si elle ne serait pas mieux avec un autre. Et j'veux plus de ça. Et ça n'a rien à voir, pas vrai ? Je m'en fous, de ses ex. On est ici et maintenant. J'lui raconte mon histoire parce qu'elle participe trop à mon quotidien pour qu'il puisse comprendre sans que je ne le lui dise. J'lui raconte mon histoire parce qu'elle compte au présent. Lui il présente ça comme un étendard : regarde j'ai souffert et j'veux plus souffrir, donc je te quitte.

 

Y’a des jours où j’me sens en décalage, un décalage perpétuel et insistant. On n’a de moins en moins de commun, cette part de commun qui parait loin, fictive, hallucinatoire. On n’a pas les mêmes référents et on n’a pas le même mode de faire, de penser, d’être. J’vis par à-coups et j’vis avec le cœur, même si la tête n’est jamais trop loin. C’est irrationnel mais mes rapports à ce que je fais sont toujours corps à corps, intenses, fusionnels. Il ne peut pas comprendre ça. A quel point ça me touche, à quel point c’est moi aussi, à quel point je porte ça comme un enfant dans mon ventre, à quel point ça se nourrit de moi.

 

Je suis stressée, anxieuse, fatiguée, odieuse,… Je présente mon diplôme. Je me sens mal dans ma peau, trop grosse, trop de cellulite, trop trop trop, alors que mon imc dit que j’suis en état de maigreur. Je manque de confiance et j’suis toujours sûre de me ramasser en beauté, jfais des rêves où elle me dit que rien ne va, que tout est à refaire encore, que franchement là c’est n’importe quoi. J’fais des rêves où j’continue de tracer des putains de plans sur *rchic*d. Je dors mais j’me repose pas, j’décroche jamais. Et j'suis pas la seule, on en est tous à se bourrer d'homéopathie contre les symptômes du passage de diplôme avec elle. Parce que faut préciser qu'elle est bien la seule à nous poser autant de pression.

 

Il dit que je ne parle pas, pas assez fort, que j’montre rien.  Pourquoi j’dis jamais rien, pourquoi. Parce que j’suis introvertie et que j’bosse toute seule dans mon coin, que j’danse pas sur la table pour qu’on s’aperçoive que j’existe, parce que quand je parle j’ai pas l’impression que ça résonne quelque chose en lui. J’voudrais juste.

Mais c’est deux mondes qui se côtoient sans pouvoir dialoguer. Il ne comprend rien à notre mode de fonctionnement, à la démarche même de projet, il ne comprend pas le processus de conception, de projetation. Etrangers.


Etrangers.


Ecrit par Perfect-plank, le Dimanche 9 Mai 2010, 18:20 dans la rubrique Actualités.


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