Je me demande, parfois. Si c’est juste un problème de cohérence ou un problème différent. Si c’est une prise d’initiative inappropriée ou juste de la bêtise. A 15h j’lui dis j’ai aucune idée de l’heure à laquelle je finis, alors il se pointe à 17h. Pas d’bol, mais nous on finit jamais, jamais si tôt. J’viens juste de rentrer chez moi, il est 22h15. Chacun son emploi du temps.

Y’a ceux qui choisissent de faire la sieste les aprem et ceux qui.

Il finit tôt, tous les jours. Il finit tôt, et jamais il ne lui viendrait de me préparer une surprise, de m’aider un peu, quand moi je m’envoie des journées de douze heures. Non. Il me dit passe. Alors je passe, et puis rien, et puis je repars. Et c’est peut être pas plus mal comme ça. Aujourd’hui il a cuisiné plus qu’il ne l’a jamais fait ; parce que demain y’a une soirée. Et ce soir il ne veut pas dormir chez moi parce qu’il a des affaires à préparer.

J’crois que c’est une question de rythme. Quelque chose qui tient juste de l’incompatibilité. Je cours toujours. Je cours après le temps. Démarrage à 6h30 et retour… quand c’est possible. Minimum 18h, maximum… 23h. En moyenne, 10 à 12 h de travail par jour, non stop. Et au retour, faut s’y remettre quand même.

Je cours et quand je rentre je tombe. Voilà. Ma vie : boulot, dodo. Métro quand y’en a. Et repas, quand j’y pense.

Alors voilà où on en est. Je cours et il a besoin d’une soirée et d’une matinée pour préparer un duvet. Chacun son rythme.

Plus ça va, et moins. Et moins.

Non, t’envoies pas vraiment du rêve. En réalité, moi non plus hein, j’suis une acharnée du travail et une angoissée de première.

Mais toi. Et puis, c'est mal, de trouver ça inintéressant ? De penser que ces arborescences sont inutiles ? J'ai du mal à comprendre l'utilité de dépenser autant d'énergie pour comprendre pourquoi un type s'est pris une boite d'archives sur le coin du nez, quand il est monté sur une chaise pour attraper ensemble deux boites superposées : la première est dans ses mains, la seconde en équilibre instable au-dessus ; inévitable, en somme. Une erreur d'homme. L'arborescence arriverait sans doute à la conclusion que s’il s’est mangé la boite c’est parce qu’elle se trouvait là, parce que le bureau est exigu, parce qu’il faudrait créer un local à archive mieux organisé. Oui. Mais n’empêche, on peut rien, même avec un arbre des causes, on peut rien contre la connerie.