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Vaporeux.

Je ne serai, encore une fois, pas à la rencontre parisienne joueb. Soutenance reportée au 7 juillet. Alors, impossible. Déçue. Une prochaine. Se dire encore, une prochaine, la prochaine, j’y serai.

 

Prendre le temps d’une pause. Cleaner l’appartement. Remplir le frigo. Boire un café en terrasse au soleil. Zapper un peu les échéances toujours trop proches bien qu’elles aient été reportées, éloigner le stress et passer un moment entre amis, juste pour décrocher, voir des gens, parler d’autre chose. Bien qu’ils me disent t’as des petits yeux, une petite mine. Ouais j’ai des petits yeux, ça fait des mois que je dors au maximum cinq heures par nuit, que je travaille dès que je ne dors plus, que je passe l’essentiel de ma vie devant mon écran. Alors j’ai des petits yeux et un mal de crâne chronique.

 

J’aimerais un nouvel ici ailleurs. J’ai commis trop d’erreurs avec celui-ci, communiqué le lien, transmis les clés de mon chez moi, et maintenant on y entre sans jamais frapper. J’dis pas ça pour tout le monde, y’a les gens d’ici que j’ai peur de perdre, et ceux d’ailleurs que je voudrais semer. D’ici et d’ailleurs, c’était ça le titre. D’ici et d’ailleurs, ça reste toujours plutôt vrai, je crois.

 

Mais pas tout de suite.  Je veux que ça coincide avec une phase, quelque chose qui aurait changé, un déblocage, la fin d’une ère et l’entrée dans une autre. Alors, ça attendra. Et si je froisse certains, tant pis. C’est moi aussi ici. C’est peut-être plus moi que dans la vraie vie, il n’y a pas de filtre, je bazarde les formules de politesse et mon éducation chrétienne, la bonne morale et les hypocrisies.

 

Il me dit tu dis tout ce qui te passe par la tête. J’écris de la même façon, mais j’écris ce qui me touche. J’écris la colère et j’écris injuste. J’écris la peur et la douleur. J’écris l’intime. Il faudrait que je puisse restreindre les accès. Ne pas choisir qui posera ses yeux ici, mais choisir ceux qui inévitablement, n’y auront pas accès. Quelqu’un sait ?

 

Et puis, il y a lui, qui décide de partir de l’océan pour aller de plus en plus vers l’est. Du couchant au levant, à pieds. Inlassablement. Et ça me fait du bien de savoir qu’il est libre, bien plus libre que moi, ça me fait du bien. J’ai envie de le revoir même si je sais que. Ca va nous remuer, tous les deux, nous remuer les souvenirs. Les étés. Lui et moi, on s’est toujours aimés l’été, on n’a jamais vécu ensemble que cette saison là, quatre étés je crois, quatre fois une saison ça fait un an. Il y a toutes les lettres qu’on s’est écrites ; c’était dingue, on s’écrivait tous les jours, systématiquement. Le quotidien et l’absence, et le manque, mais c’était toujours tellement plein de joie. Oui, ça m’étonne pas qu’il remonte jusqu’au lever du soleil, qu’il remonte le temps, ça m’étonne pas qu’il suive cette trajectoire, il est solaire, ça lui ressemble. Et je suis pressée de pouvoir le serrer contre moi, de pouvoir enfin retrouver mon été, ma saison perdue, non-vécue, depuis son absence.

 
 

Je me rends compte que j’aime ces personnes hors du commun. Qu’ils exercent sur moi cette fascination. Comme si j’avais avec eux touché un bout d’infini. Il y a lui. Il y a mon absent, lui aussi il est hors du commun, éternel optimiste, éternel insaisissable, ils portent leur liberté en bandoulière et vont où le vent les porte. Ils vivent en dehors du monde. Intouchables. Et pourtant, j’ai saisi avec eux cette facilité à s’extraire, être ici et à la fois en-dehors, être ancré au réel mais filer vers d’autres univers. Vaporeux. Comme un songe. Insaisissable.

Venant d'un ailleurs, ici.

 

 

 

Il me dit encore on a failli s’oublier, et à chaque fois, systématiquement, je me demande s’il a fait pipi au lit.



Ecrit par Perfect-plank, le Dimanche 6 Juin 2010, 13:10 dans la rubrique Actualités.


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