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A toi.

Le voilà arrivé, l’ami d’il y a trop longtemps, celui qui marche vers l’est, p’t’être même jusqu’au pacifique s’il n’en a pas marre avant. Une journée passée ensemble, et si je sens son regard s’arrêter sur moi, il me confirme qu’il n’a effectivement rien écouté et qu’il était simplement en train de me regarder. J’suis plus très sûre de ce qu’il est venu chercher ici, et si j’me lève pour acheter le petit dej c’est seulement parce que je suis matinale et bien élevée.

 

Le garçon virtuel ne m’a quant à lui jamais redonné signe de vie ; et j’ai envie de lui demander si ses baisers virtuels n’étaient que du bluff ou bien. En réalité, tout ça m’est bien égal, et le temps glisse. J'me doute que c'est encore une de ces règles à la con, du genre j'rappelle pas tout de suite sinon j'passe pour un lourd, et j'me dis que ce sont ces règles là qui sont débiles.

 

Je suis installée dehors sur cette terrasse improvisée, tu sais, la table et les chaises que nous étions allés chercher ensemble, et dont on n’a finalement jamais eu l’occasion de profiter. Je suis installée dehors et j’essaie de penser que c’est un aperçu du bonheur, même si. Même si j’ai rendez vous demain et que j’ai peur, encore.

 

Je te déteste je crois, et pourtant quand je suis passée chez toi hier j’avais envie de savoir que tu étais là, et. Et. Et j’avais envie que tu voies mon ami et que tu t’imagines, juste pour te faire mal. Je sais bien que ça n’est pas sain, de vouloir te faire mal. Je sais bien que si, c’est parce que tu comptes encore.

 

Et ça me tue, de l’admettre.

 

J’voudrais pouvoir dire que je ne ressens rien d’autre que l’immensité du vide. Mais je ne ressens en réalité rien d’autre que l’absence et puis, cette montagne de boulot toujours aussi infranchissable. Alors bien sûr y’a ceux qui gravitent autour. Leurs regards qui me font tenir encore debout, pour un temps. Bien sûr t’as été jaloux et j’ai jamais voulu te donner de raisons de l’être, alors que j’aurais pu. C’est tellement blessant, d’être accusé à tort. D’être coupable de sa seule innocence. J’en suis arrivée à me dire, tu sais, que finalement, j’aurais dû. J’aurais dû chercher à te tromper, ne serait-ce que pour pouvoir comprendre pourquoi tu as réagi de cette façon. J’aurais dû, pour pouvoir accepter ce regard que tu portes sur moi.

 

 

Ecrit par Perfect-plank, le Lundi 28 Juin 2010, 10:36 dans la rubrique Actualités.


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