Je jetais un œil aux photos de ma petite sœur et elle est juste géniale. Une petite nana pas toujours bien dans ses pompes mais qui a la pêche, une ptite rigolotte et boute-en-train, en plus d’être vraiment très jolie. Longiligne, longs cheveux bruns, yeux bleus marine, un sourire à croquer. Elle doit en faire tomber plus d’un, la misstinguette.
J’aurais aimé vivre ce bout d’enfance dont elle profite, là maintenant. J’aurais aimé. Moi, à son âge, mes parents s’étaient séparés, j’avais passé une année scolaire mouvementée à changer d’école puis revenir, ma grande sœur avait été violée par un type en qui j’avais confiance. J’aurais aimé pouvoir avoir autant d’insouciance, faire ma crise d’ado comme elle la fait, à envoyer chier toute forme d’autorité et à ne penser qu’à elle-même. J’aurais aimé.
Moi à son âge, j’m’occupais d’elle qui était encore un bébé.
Et elle a grandi, la puce. Et je l’aime fort, même si elle est dure et têtue etc. Et j’espère, même si je jalouse aussi, j’espère qu’elle aura toutes les chances que je n’ai pas eues. J’espère qu’elle n’aura pas à surmonter autant de drames que je n’en ai eu à surmonter, et j’espère que, si jamais c’était le cas, elle se tournerait vers moi.
Parce que même si elle dit que je suis un tyran, tout ce que je veux, c’est qu’elle ait des bases et des règles sur lesquelles s’appuyer quand tout le reste fout le camp, et qu’on se retrouve à s’engluer à chaque pas. Tout ce que je veux, c’est qu’elle puisse se dire que je suis là, si jamais.
Version XML