Y’a pas un repas en solitaire depuis l’arrivée et ça m’ressemble assez, j’me disais en fait cette année j’avais besoin de cette solitude parce qu’à force de courir, et si là je prends le temps - façon de parler - que j’revois des gens et que ça me fait un bien fou, c’était juste nécessaire, aussi. Je viens d’arriver j’ai l’impression et je repars déjà, d’abord ce week end pour un ptit séjour à la maison du bonheur qui m’a tellement manqué, et puis mercredi pour une semaine au bord de l’océan – bordel familial.

J’veux le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière, évidemment. On se donne plus à moins, après tout. J’enchaine les instants agréables et c’est juste un sourire perpétuel, même si j’sais déjà que ça va bien vite se complexifier, tout ça.

La demoiselle en rouge est très jolie en pimponnette et cinq secondes après déguisée en fille, et puis c’est chouette de travailler avec elle, vraiment, et on a papoté parce qu’entre elle et moi et nos inévitables courses contre la montre on n’a pas réussi à se croiser en autant de temps, et juste, j’voudrais pas la perdre parce que je sais qu’on se ressemble plus que de prime abord.

J’ai fait un pique nique à l’arrache avec les fonds de frigo pour la pause déjeuner de mon absent et c’était chouette, ce moment, et je pense que ça lui a fait autant de bien qu’à moi, de pouvoir profiter de cette trève durable entre nous ; on a cessé les hostilités depuis quelques temps et notre relation est seulement simplement normale, normale mais en mieux, parce que bien sûr on sait qu’on pourra compter l’un sur l’autre, et mine de rien on se connaît plus que bien, et il y aura toujours toute cette tendresse et toute cette affection, et il m’est précieux. Même si, pendant une seconde je me suis laissée aller à le trouver très beau, sur ce pont, dans un rayon de soleil.

Il m’a serrée dans ses bras comme si j’étais la dernière personne au monde et je sais que je lui ai sincèrement manqué, et que c’était long mon silence, et que ; et c’était très tendre cette soirée, et agréable, et. Et les petits matins deviendraient doux. Il me dit tu es belle et j’aime comme tu embrasses et, juste, je me sens bien quand je le sens en paix et que son sourire lui dévore le visage au point de lui faire plisser les yeux.

Y’a des invitations à déjeuner en terrasse avec pour prétexte l’écriture d’un magazine (et même si c’est qu’un prétexte je kiffe et surkiffe l’idée – et le thème qui m’est bien connu et, et, et, c’est juste : dingue et génial et j'adore) et comme j’ai plus un rond j’dis on pourrait plutôt se faire une ptite fin de marché et un pique nique, parce que bizarrement j’aime pas me faire inviter quand j’ai pas de sous, alors que ça n’a rien à voir, j’veux dire, le principe de l’invitation c’est que c’est pas toi qui paie. Mais quand même, j’aime pas, j’ai l’impression d’en profiter alors qu’en vrai ça change rien, mais, faut croire que j’ai des principes étranges.

Et au milieu de tout ça, j’continue d’avancer sur ce projet, l’aide de ma pimponnette est précieuse et puis, ça va le faire. J’prévois un envoi par courrier demain, histoire de. Et puis. J’ai dit je dois travailler et j’espère que la famille va finir par comprendre.