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En cours de route

Je sors du ciné et c’est cette impression d’irréel qui m’envahit. Tout paraît indéchiffrablement différent. Je me passe du ben harper un peu en boucle et tout ça ne rend pas les choses plus réelles, je me souviens avoir écrit que tout ceci est bien réel puisque je l’ai rêvé, que toutes les réalités peuvent s’entrechoquer dans un seul morceau d’onirique. Je suis sortie du ciné en me disant bien sûr, on peut s’inventer des mondes comme on peut s’inventer une vie, comme on peut réécrire l’histoire. Je me demande ce qui distingue le réel de l’irréel et j’ai du mal à croire à leurs totems, finalement peut être que ce qui réel c’est juste ce que l’on veut croire, et j’me dis mais alors rien n’est impossible sinon au-delà des limites de notre propre imaginaire.

 

Ouais, j’suis sortie du ciné et j’me suis sentie bien. A la fois ailleurs et complètement ramassée en moi-même ; et je sais que j’ai eu raison d’y aller seule, et même, d’y aller en plein milieu de l’après midi, dans une salle quasi vide, où les autres spectateurs étaient tout aussi seuls que moi. Ca a quelque chose d’incroyable, sortir du cinéma, c’est comme naître une nouvelle fois, se trouver projeté d’un monde dans un autre, on est dégueulés en dehors une fois les lumières allumées, et c’est toujours un peu douloureux, ce passage. Mais cette fois, je suis sortie et j’ai retrouvé l’univers du film, et j’étais encore à l’intérieur. Et c’était bon.

 

Je pense à lui et à la peine que je lui ai faite, mais simplement, c’est comme si on était à des niveaux différents finalement, comme si nos temps ne s’écoulaient pas à la même vitesse. Encore une fois, j’voudrais dire que je suis désolée, mais je sais que c’est inutile. Juste, lui et moi, c’était doux et c’était des moments de paix, mais j’suis pas faite pour la paix moi. J’dis toujours je veux quelque chose de simple mais finalement j’en suis pas capable, j’préfère l’absurde et l’intense, l’inimaginable et dépasser tous les codes, quitte à m’en mordre les doigts, quitte à me jeter sous un train. J’ai pas aimé le voir aussi mal et au moment de partir, je l’entendais me répéter moi j’ai envie d’être avec toi et peu importent les règles du jeu, peu importe la suite, et ça n’a pas été facile.

 

J’me rappelle j’disais le voilà, mon supplément d’humanité, le voilà. Et j’veux voir ce que ça fait, j’veux pouvoir m’y plonger toute entière et ne pas m’y risquer à demi. J’te ferai pas fuir cette fois, j’ai plus peur je crois. J’veux juste, je sais pas, essayer. Et on verra, pas vrai ? En cours de route.

Ecrit par Perfect-plank, le Samedi 7 Août 2010, 18:29 dans la rubrique Actualités.


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