Le souvenir de Greg est présent, ces temps-ci. Plus que présent, même. J’écoute Saez en boucle et j’ai plus envie d’en pleurer, même si. J’me dis, les derniers albums il les aura même pas connus, et un ami m’a dit un jour que cet album, il me ressemblait beaucoup.

On s’est embrassés et c’était doux.

Il pense que je suis insouciante, moi je sais que je suis intuitive. Que c’est pas une question d’inconscience, loin de là. Au contraire, j’mesure assez vite le rapport risque/bénéfice, et ça m’fait flipper d’écrire ça -un peu- mais en vrai c’est quand même le cas.

Ca a quelque chose de très enfantin, dans le sens positif du terme, comme ces amours des bacs à sable. Quand on n’en était pas à se perdre pour l’autre, malgré que tout soit inévitablement dramatique.

Je me dis qu’il faut que ça cesse, ces conneries, et pourtant j’suis incapable de faire autrement. Je sais bien que finalement tout ça est complètement inutile, que ça ne compte pas outre mesure, et plus j’en suis convaincue et plus je suis angoissée. Pas pour cette vie, mais pour l’autre, celle qui va suivre. Elle me dit au moment où on le fait, ça semble être incroyablement important, et puis finalement on se rend compte que ça ne l’était pas tant, que ça ne comptait pas, que ça ne servait à rien.

Et moi, tout ce que je sais c’est que je ne sais rien, et. Et.

Encore une phrase qui ne trouvera jamais de fin. Et pourtant, c’est évident qu’il y en a une multitude, de fins, un bon gros paquet de fins possibles, mais ça passe pas par un happy end.

En réalité on s’fait un remake de l’absent j’crois bien ; je passe mon temps à répéter les mêmes erreurs, poursuivre des rêves que je n’attraperai sans doute jamais, courir derrière un idéal qui n’existe que dans mon imaginaire. Je sais déjà tout ça. J’voudrais ne pas avoir à penser, ne pas avoir à réfléchir, ne pas avoir à. J’voudrais juste que tout soit terminé, passer à autre chose, me confronter à d’autres problèmes. J’suis fatiguée, j’en ai assez, et tout ce que j’attends c’est d’être débarrassée de ce poids, de cette échéance là, et pouvoir enfin vivre.