J’divague. J’passe, d’un instant à l’autre, d’une envie d’avenir à l’autre. J’pense un pourquoi pas et puis il s’échappe, glisse, m’abandonne à d’autres possibles non moins évidents. Le hang drum est un instrument juste incroyable, et j’ai la chance de connaître des gens qui en jouent, d’avoir pu les voir, les entendre, et ce son est tout simplement planant. J’avais un peu oublié tout ça, et puis finalement ça revient en boomerang, mais avec douceur.

J’ai à la fois envie de savoir quelle suite on voudrait donner et à la fois cette part d’incertain est délicieuse. J’me laisse des possibles. J’suis pas sûre qu’il compte mais, qui d’autre pourrait bien compter ? Et pourtant c’est une fausse question, j’sais très bien qui d’autre. Le vrai problème, c’est que je me sente aussi vide, aussi dénuée d’émotions. J’aime bien, mais je n’aime plus. J’pars plus via des transports insoupçonnables vers des rêves d’éveil des sens. J’suis pas très sûre d’avoir envie de me réveiller à nouveau contre quelqu’un. D’avoir envie d’y enrouler mon sommeil, mes songes, mes instantanés délictuels.

Par habitude j’lui ai proposé un ciné, il m’a proposé un autre soir, on ne s’est finalement pas vus ; alors il a ajouté avec empressement mais on se voit lundi, ambiance promis on se voit lundi, enfin si t’es dispo. Et j’suis pas très sûre d’en avoir envie. Lui ou un autre, en réalité ça n’a pas tellement d’importance. Ca a quelque chose de blasé, cette sensation que je suis cassée, brisée, un retour au passé, à ce qui a été et qui n’est plus. Bien sûr que j’aime encore ces fantômes de l’avant. Bien sûr. Est il réellement nécessaire de s’en défaire pour aller vers l’avenir ? Je ne l’ai jamais cru. Je crois que tous les temps d’amour peuvent coexister. Les amours d’une seconde, ceux d’un croisement de regards, d’un échange de sourire, ces amours là vivent parmi tous les autres, les amours d’enfance, les amours d’une nuit, les amours conflictuels. Ils sont tous encore bien ancrés dans ma mémoire, c'est-à-dire dans mon présent. Ces amours là font ce que je suis, aussi, aujourd’hui. Je ne veux pas m’en défaire.

Je voudrais juste en construire d’autres. Alors il y a lui, et je sais qu’on pourrait, mais qu’on ne se risque pas. Et j’ai pas envie de forcer ses défenses. J’suis pas tellement pressée, en fait, mais j’voudrais me sentir vivante, bien plus vivante.

Laisser couler le temps, et voir où il mènera.

Lu ailleurs, en réalité, ici, et j'crois que c'est ce que je veux, aussi.

Plus j'y pense et plus...

Je voudrais une relation sans relation. Les avantages sans les inconvénients. M'éclipser quand je veux où je veux sans justification. Ne pas donner de nouvelles, puis en donner trop. Des jeux de séduction sans tromperie. Des moments, des envies, puis un refuge solitaire. Des messages, et des messages sans réponses. Des journées sans lendemain. Le simple sans le compliqué. Ouai voilà, le simple sans le compliqué.