Ma chère folie mon amour, ma planète…

J’voudrais pouvoir lui dire ça mais, ben moi j’me sens à la fois minuscule et puis complètement conne, avec cette histoire qui m’rend guimauve comme les oursons. Même si en vrai, j’adore hein, faudrait pas croire que j’critique non,  juste que j’suis pas très à l’aise avec ma gueule de pomme d’amour.

Je vais bien. Plus que ça, même.

Voilà, c’est le début de plein de choses, le début d’une vie d’adulte avec un salaire et tout le reste si tout va bien, le début d’une vraie histoire comme je n’en ai pas connu depuis trop longtemps, le début des choix difficiles à faire… J’me dis que forcément, forcément avec tout qui me sourit je vais trouver ce fameux boulot perle rare ici, parce que j’ai pas du tout envie de partir. Alors j’essaie de ne pas penser que peut-être, et d’avoir juste la certitude que ici, maintenant, y’a une agence qui a un travail pour moi. C’est évident. Et puis sinon, en attendant, j’m’ouvrirai d’autres pistes. A 23 ans, c’est le moment de s’ouvrir des perspectives, de toute façon.

Alors voilà, j’pense à lui, j’me dis mon doudou, et puis j’ai aperçu mon absent et c’était rigolo cette petite pique, en vrai ils avaient tous les trois un ptit sourire en coin et moi je ne pouvais simplement pas m’empêcher d’être juste heureuse ; ils me demandent des nouvelles, je dis il continue de courir, moi je fais une micro pause, alors il demande si on arrive à se poser parfois, et j’peux pas m’empêcher de laisser mes pensées s’échapper dans nos instants étirés. Et il connaît suffisamment mes attitudes et mes regards pour avoir compris, je crois, que je suis comblée.

Je rentre chez moi et il y a même une fleur dans ma cuisine, et juste, c’est complètement dingue en fait.  On risque de s’y plaire… Et plus les jours passent, et plus… C’est un bouquet délicieux de sensations et de sentiments trop oubliés, un feu d’artifice d’éclats de rire et d’explosions de tendresse.

J’l’aime au moins autant que Budd mon ours en peluche, c’est dire…