On continue de courir. Y’a eu une journée bien remplie, et puis une soirée commencée bien tôt, y’avait l’absent aussi et je sais qu’on a discuté un bon paquet de temps, lui et moi devant le bar, parce qu’il ne voulait pas entrer mais rentrer. Et c’était bizarre un peu, et puis j’ai joué à me battre avec un des types qui étaient là, et en y repensant je me rappelle à nouveau à l’absent qui me disait t’es toujours dans un rapport de séduction, malgré toi un peu mais ce qui est pour toi juste spontanéité et naturel, pour nous c’est un jeu. J’me dis que c’est moi et que j’suis comme ça mais que peut être, peut être à un moment ça pouvait être équivoque et j’voudrais pas le blesser pour une connerie de course dans la rue avec un inconnu dont je n’ai que faire.

On m’a appelée kristin sc*tt th*m*s parce que d’après eux j’suis son sosie et c’était juste drôle, j’ai fait un calin à un vieux avant de partir, on a visité les caves en rentrant et puis j’lui ai dit, pour Grégoire, là dans ces caves à 3h du matin, et j’m’attendais pas à ce que ça sorte comme ça là maintenant, mais j’lui ai dit.

Et les petits matins… Bien sûr j’guimauve toujours hein, ça, mais il y a son odeur qui me colle à la peau et ça m’rend heureuse, et puis quand je le regarde je me dis voilà, c’est mon homme, mon amoureux, et juste je suis bien, et faut qu’on arrête de dire juste mais ça, c’est une autre histoire.

C’est vrai que c’est plus difficile d’écrire le bonheur sans tourner dans le pathétique, y’a bien les messages sur le répondeur pour me dire que ça lui donne la gerbe, ce que j’écris. Ben moi c’est lui qui me rend nauséeuse, avec son entêtement borné. J’crois qu’il a dépassé ma patience, cette fois.

J’continue de courir mais là, j’attends ce putain de réparateur qui doit passer entre 9h et midi, ou comment te tuer une matinée.