Tu me dis souvent que tu ne veux pas dormir seul ce soir, alors que le premier matin tu m’avais répondu « jdors jamais bien quand je dors avec quelqu’un ».
J’me lève comme toujours avant toi, et j’te prépare un ptit dej. J’te fais à manger aussi, souvent, tandis que tu m’dis que t’as pas le temps. J’fais toujours les courses pour quand t’arrives, et chez toi c’est encore moi qui les fais. Y’a des jours où ça m’pèse et où j’le fais plus avec plaisir, après des semaines de barj’ pendant lesquelles je rentre du boulot à 22h.
J’regarde des séries et j’me dis que tu comptes. J’me mets à pleurer pour des conneries et tout ce que je vois, c’est qu’jsuis pas toujours sûre d’être amoureuse de toi. Y’a tous ces moments où on parle « politique » et d’un jour à l’autre, tu tiens pas la même ligne, et d’un jour à l’autre, j’me rends compte que c’est pas d’une idéologie dont on parle mais seulement d’intérêts. Et pour tout t’avouer, j’ai de plus en plus de mal avec l’excessif de tes propos, et des actes à peine en demi teinte. Quitte à balancer des coups de tête, autant y’aller franco, pas vrai, mais faut dire que quand dès le lendemain t’es plus de ton avis, forcément ça rend les choses moins faciles.
J’ai rêvé de chiens et loups, et j’me demande si j’dois vraiment venir ce week end. J’me dis qu’on n’a pas fait l’amour depuis plus d’un mois, peut être même deux, et que j’suis pas sûre que ça me manque. Le sexe, si, mais tes mains malhabiles sur ma peau ne me remplissent pas de désir, et j’trouve ça bien dommage. J’essaie de me convaincre, souvent, que. Et puis, finalement, tous ces frottis frottas pour même pas un gémissement, ça m’parait carrément vain. J’me dis que si j’arrivais à simuler, y’aurait p’têtre un de nous qui serait heureux, mais j’vois aussi que tu fais pas d’efforts sur tout le reste, et que moi j’suis fatiguée d’en faire.
Ouais. Voilà. Fatiguée.
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