Je me suis demandé si il y avait de l’exclusivité entre nous ; j’ai pensé à ce garçon ourson guimauve au boulot, et j’me suis demandé, ’et si ? qu’est ce que je ferais ?’. En fait, le ‘et si’ ne se pose pas puisque j’ai du mal à avoir du désir pour un ourson guimauve – en vrai j’trouve ça dégueu les oursons guimauve, mais c’est une autre histoire – mais si jamais ? (et puis l’ourson guimauve est très gentil, j’suis sûre qu’on s’ferait au moins un bon diner et que ça serait un chouette moment.)
Hug friend, sex friend, on dirait que je teste des formes de relations diverses et variées. Mais clairement, un hug friend fait naître la frustration et c’est pas bon du tout ; même si le mien, j’l’adore quand même, parce que ça fait longtemps que ça dure et que. Ben c’est la relation qu’on a toujours eue, depuis le tout premier jour, et j’me vois pas la déconstruire ni la vivre autrement.
J’trouve ça dingue que jusqu’à maintenant, je n’aie jamais connu autant de générosité dans mes rapports que dans cette toute nouvelle relation-là. Qui n’en est pas une, hein, il faut bien le garder à l’esprit ; on a été tous les deux très clairs là-dessus. Quoi qu’il ait écrit ‘sans construire de relation’ et que j’aie répondu un évasif ‘je veux profiter. et puis… on verra ?’. J’veux dire c’est tout moi ça, de ne pas poser de barrières, de ménager des issues en cas d’urgence, ou plutôt de me coller sur un toit en attendant de sauter et de voir ce que ça m’ferait.
En attendant, j’aime le sexe avec lui. J’aime qu’il soit tendre et que ça déborde pas du rectangle bien rangé de mon lit. J’aime mon indépendance et la liberté totale de pouvoir, absolument, ne rien faire ou faire n’importe quoi, sans penser un seul instant à ce qu’il en dirait. Même si j’aime aussi qu’il aime mon chez moi. Même si j’aime aussi quand on parle de tout et de rien avant ; bien que ça m’fasse un peu flipper qu’on soit autant en phase. J’veux dire, si on n’avait rien de commun, ça serait plus facile d’avoir la certitude qu’on ne se mettrait pas à ressentir inopinément quoi que ce soit.
En attendant, j’aime bien sourire aux chauffeurs de bus
parce qu’ils me font des clins d’œil en me déposant, et ça a quelque chose de
savoureux.
En attendant, j’aime aussi l’idée d’aller boire ce verre avec cet autre garçon, parce que il est mignon et drôle et que... Voilà, on verra. Rien ne presse, et c’est délicieux de se sentir désirée et de se laisser libre cours à tous les possibles. J’veux pas me contraindre à un demain préconçu qui n’aura rien de surprenant, puisque je l’aurais construit seulement de ce que je connais déjà et qui, je le sais, ne marche pas. Je lâche prise et j’me laisse porter par l’intuition et j’verrais bien où ça mène…
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