Si tu cherches un gentleman j’ai peur que tu te sois trompée de bonhomme.

Et tu vois, c’est bien la seule chose que j’aurais aimé lui dire pour cette mise au point, parce que c’est quand même fou. J’suis pas une nana faite pour vivre en couple moi ; et si j’aime vraiment les moments passés avec lui c’est bien parce que je sais qu’ils sont précieux, puisque sans avenir. J’me disais qu’on se dévoile plus dans ces réajustements que dans tout le reste, plus que dans nos corps emmêlés et nos nuits sans sommeil… Et aujourd’hui je n’ai plus aucun doute : je ne voudrai jamais plus que ça avec lui, il est plein de bonnes intentions au point de décider pour moi, et puis il a ce côté prudent – et même, je veux dire, si je voulais souffrir de notre relation, ça ne serait que mon problème – et cette façon de vouloir toujours toutes les cartes en main ; ouais, on pourrait jamais être deux à vouloir tout maitriser, on s’entretuerait, et on s’ennuierait ferme.

Mon monde tourne trop vite. Définitivement, mon monde tourne trop vite. On a bu une bière en terrasse après tout ce temps d’absence, et je l’ai embrassé. Je l’ai serré très fort dans mes bras et je l’ai embrassé parce que je le sentais perdu et que je ne savais pas comment lui montrer autrement, je l’ai embrassé parce que c’était lui et parce que c’était moi, pour notre passé inévitable et je sais déjà avec la plus grande certitude que ça va mal terminer, je sais déjà que je vais lui faire mal, que je vais faire mal à sa petite amoureuse, parce que. Ouais, j’ferais mieux de le laisser à sa propre vie dont je me suis déjà évincée plus d’une fois, il est trop doux, trop gentil et moi j’suis trop rude, trop à mon indépendance, et je l’ai déjà trop abîmé.

J’suis pressée d’être à dimanche parce que… dimanche. Ce qui est nouveau me fait toujours un peu rêver.