Perpétuel
J’ai passé une chouette soirée avec de complets inconnus. J’ai rencontré ce garçon gentil, intéressant, plutôt sympa, charmant. Et. Et rien. Ca n’est pas possible. J’ai imaginé ou, plus juste, je n’ai pas pu imaginer son image embarquée dans ma vie, mes envies, les draps de mon lit.
Tu vois, je me motivais à sortir, à rencontrer des gens, à gommer à grands traits cette foutue solitude. J’en étais à me rendre, à baisser les armes, à baisser les yeux. A regarder un peu plus près que ton absence ; un peu plus tactile, de la pulpe des doigts, à m’en tenir à l’attrapable. Et t’as trois mots en l’air, ou p’t’être même pas du tout en l’air finalement, trois quatre mots balancés l’air de rien, l’air d’un tout à fait normal « j’vais essayer d’avancer mon retour », juste au détour d’un « lyon me manque ». Alors quoi ?
Alors quoi, tout juste. Tout juste si j’en aurais pas pleuré, de mes efforts presque aboutis, renvoyés d’un revers. Je suis perplexe. J’veux pas guérir de toi et toi, qu’est ce que tu veux ?.. Je ne t’attends pas, parce que je sais qu’à peine arrivé tu seras déjà à nouveau en partance. Je ne t’attends pas, j’essaie de t’arracher de dessous ma peau comme on se décolle un sparadrap. Y’a ceux qui préfèrent faire ça d’un coup, sec, rapide, efficace, et puis y’a ceux qui le font rouler doucement, petit à petit. Et moi, j’sais pas comment m’y prendre, j’ai l’impression d’essayer sans essayer, de me tenter et puis de reculer, et j’veux surtout pas sauter.
Tu vois y’a l’ourson guimauve au boulot, j’l’appelle l’ourson guimauve parce que juste il a ce côté ourson guimauve quoi, c’est tout, et plus ça va plus j’l’aime bien, il me lance des sourires et des coucous, j’lui envoie des bou quand il est en réunion, et plus ça va et plus je me dis que ça serait calme avec lui, que ça serait doux. J’flirtouille sans grande conviction, j’passe une aprem à écouter les monologues de son voisin, j’me dis pourquoi pas. Et puis… Ouais, il est gentil. C’est bien la gentillesse.
Et puis rien. J’aimerais seulement sentir ton étreinte avant de m’endormir. Coller mon corps nu contre le tien et laisser la torpeur m’embarquer. Je ne sais pas, pourtant on s’est jamais endormis collés l’un contre l’autre, tu t’écartais toujours de moi, mais j’ai aimé ces petits matins. J’pensais pas être capable d’autant pour des bribes de souvenirs. T’entrevoir les yeux ensommeillés, déambuler avec ce parquet qui craque. J’voudrais revenir à ces instants là.
J’voudrais avoir envie de me faire jolie en pensant te rejoindre, me maquiller un peu, en speed, en rentrant du boulot, dans mon reflet sur une vitre de métro… J’ai vernis mes petits pieds, j’trouve ça mignon, j’aimerais bien que toi aussi, te connaître mieux, savoir ce qui te fait craquer, ce qui t’a plu quand on s’est vus, ces détails à la con.
Peut être bien que tu me manques. Peut être bien qu’il ne fait pas tellement jour, à l’ombre de ton absence.
Même si d’autres suites se dessinent, même si d’autres avenirs se profilent, d’autres départs, d’autres vies. J’ai jamais été aussi sûre de commettre une erreur qu’en te sachant sur le départ. Alors j’ferais pas mes choix en fonctions des tiens, mais j’refuse de croire qu’on aura eu que ces trois petits jours, x autant d’absence. J’fais p’t’être une grosse connerie, je passe peut être à côté de belles histoires, p’t’être que l’ourson guimauve n’est pas si guimauve, que le juriste n’était pas si barbant, ptêtre. Mais j’arrive pas à te sortir de ma tête, j’peux pas. J’finirai ptêtre à jouer au rapido au pmu du coin en perdant mes dents, j’m’en fiche. C’est pas la question. C’est juste un truc que je sens là, au fond de mon ventre, par tous les pores de ma peau, et qui interdit aux mains d’un autre de tenter ne serait-ce que de m’effleurer.
Ouais.
Peut être bien que tu me manques, aussi con que ça puisse être.
Alors quoi, tout juste. Tout juste si j’en aurais pas pleuré, de mes efforts presque aboutis, renvoyés d’un revers. Je suis perplexe. J’veux pas guérir de toi et toi, qu’est ce que tu veux ?.. Je ne t’attends pas, parce que je sais qu’à peine arrivé tu seras déjà à nouveau en partance. Je ne t’attends pas, j’essaie de t’arracher de dessous ma peau comme on se décolle un sparadrap. Y’a ceux qui préfèrent faire ça d’un coup, sec, rapide, efficace, et puis y’a ceux qui le font rouler doucement, petit à petit. Et moi, j’sais pas comment m’y prendre, j’ai l’impression d’essayer sans essayer, de me tenter et puis de reculer, et j’veux surtout pas sauter.
Tu vois y’a l’ourson guimauve au boulot, j’l’appelle l’ourson guimauve parce que juste il a ce côté ourson guimauve quoi, c’est tout, et plus ça va plus j’l’aime bien, il me lance des sourires et des coucous, j’lui envoie des bou quand il est en réunion, et plus ça va et plus je me dis que ça serait calme avec lui, que ça serait doux. J’flirtouille sans grande conviction, j’passe une aprem à écouter les monologues de son voisin, j’me dis pourquoi pas. Et puis… Ouais, il est gentil. C’est bien la gentillesse.
Et puis rien. J’aimerais seulement sentir ton étreinte avant de m’endormir. Coller mon corps nu contre le tien et laisser la torpeur m’embarquer. Je ne sais pas, pourtant on s’est jamais endormis collés l’un contre l’autre, tu t’écartais toujours de moi, mais j’ai aimé ces petits matins. J’pensais pas être capable d’autant pour des bribes de souvenirs. T’entrevoir les yeux ensommeillés, déambuler avec ce parquet qui craque. J’voudrais revenir à ces instants là.
J’voudrais avoir envie de me faire jolie en pensant te rejoindre, me maquiller un peu, en speed, en rentrant du boulot, dans mon reflet sur une vitre de métro… J’ai vernis mes petits pieds, j’trouve ça mignon, j’aimerais bien que toi aussi, te connaître mieux, savoir ce qui te fait craquer, ce qui t’a plu quand on s’est vus, ces détails à la con.
Peut être bien que tu me manques. Peut être bien qu’il ne fait pas tellement jour, à l’ombre de ton absence.
Même si d’autres suites se dessinent, même si d’autres avenirs se profilent, d’autres départs, d’autres vies. J’ai jamais été aussi sûre de commettre une erreur qu’en te sachant sur le départ. Alors j’ferais pas mes choix en fonctions des tiens, mais j’refuse de croire qu’on aura eu que ces trois petits jours, x autant d’absence. J’fais p’t’être une grosse connerie, je passe peut être à côté de belles histoires, p’t’être que l’ourson guimauve n’est pas si guimauve, que le juriste n’était pas si barbant, ptêtre. Mais j’arrive pas à te sortir de ma tête, j’peux pas. J’finirai ptêtre à jouer au rapido au pmu du coin en perdant mes dents, j’m’en fiche. C’est pas la question. C’est juste un truc que je sens là, au fond de mon ventre, par tous les pores de ma peau, et qui interdit aux mains d’un autre de tenter ne serait-ce que de m’effleurer.
Ouais.
Peut être bien que tu me manques, aussi con que ça puisse être.
Ecrit par Perfect-plank, le Mardi 28 Juin 2011, 00:32 dans la rubrique Actualités.
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