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On pourrait toujours toucher le ciel. Mais.

J’en étais restée au doudou. 

Ouais, j’aurais sans doute dû m’arrêter là, à ces quelques moments posés dans son canap à mater des films, et puis rien de plus, à me dire qu’habiter rue saint amour a quelque chose de mignon et c’est tout.

Après, il y a eu une deux semaines de taff un peu acharnées, de soirées à l’agence à n’en plus finir, charrette pizza, charrette tout court, de retours une fois la nuit bien avancée, au point du presque jour. Et la soirée des vacances pour achever tout ça, nous achever tous, pour dire.

J’avais pas fait l’amour depuis mon évadé vers une ile lointaine. Mais ça craint, de choisir un collègue ; ça craint, de choisir celui qui sera bientôt papa², ça craint. Même si je me rappelle lui avoir dit un paquet de fois que ça ne se faisait pas, qu’il avait des engagements, que pour moi c’était facile mais que lui, lui ne devrait pas. Il m’a sorti un truc d’instant présent et de t’occupes pas c’est mon problème, alors j’ai cessé d’inventer des obstacles.

C’est le genre de garçon à qui on j’arrête vite de résister, celui que j’ai envisagé des mes premiers pas dans l’agence avant d’apprendre qu’il n’avait rien de célibataire. Alors on a passé la soirée l’un contre l’autre, à se blottir, lui à respirer mon parfum et moi calée sur ses genoux ; le problème étant que tout ça se passait sous les yeux de nos patrons et collègues. On a dansé, on a passé une soirée drôle, et puis, on s’est évadés dans un coin du jardin pour s’embrasser, seulement s’embrasser, on a passé un long moment là bas, une longue disparition, et chacun est rentré.

Evidemment, il m’a ramenée. Je me rappelle les baisers à chaque feu rouge et rien de la route ; on est arrivés chez moi et puis. Voilà, on a passé ce qui restait de la nuit ensemble. On a fait l’amour après s’être brossé les dents ; il m’a dit je te pensais plus réservée, je l’ai trouvé mignon. Il s’est arrêté pour me regarder, j’ai pris du temps pour le caresser, le masser ; c’était tendre et généreux.

Au réveil il se sentait stupide, et moi j’savais pas quoi dire, il m’a dit « jsuis perdu » et tout ce que j’aurais voulu à cet instant là, c’est lui dire que j’étais désolée, même si j’regrettais pas une seconde. J'aurais voulu l'entourer de toute cette tendresse comme dans un nuage cotonneux, que tout s'apaise, que tout devienne plus diffus.

Après un  « jsuis désolé, je dois rentrer chez moi maintenant », il est parti en laissant un baiser sur mon front.

C’est pas comme si c’était quelqu’un que j’allais jamais revoir, c’est pas comme si c’était quelqu’un qui me laissait indifférente. J’veux pas bousculer sa vie.

 

Mais. 

C’est mon truc à moi, les impossibles.  


Mais j'dirais jamais, jamais, que c'était une erreur. Pas pour moi.


Ecrit par Perfect-plank, le Dimanche 31 Juillet 2011, 11:31 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Anonyme
31-07-11 à 13:01

C'est l'adultaire. 50% de divorce à cause de ça.

 
Perfect-plank
Perfect-plank
31-07-11 à 13:04

Sans doute oui. Et moi j'suis la fille qui brise les ménages, je sais ; c'est toujours plus facile de désigner l'inconnue comme coupable. 


 
Anonyme
31-07-11 à 16:25

Re: Bien comprendre

Y'a pas de quoi pavoiser. C'est grave ce que tu écris. Ce n'est pas le fait de désigner non plus, et encore moins d'accuser, car pour cela faudrait être sans péché. Comme tu le sais peut-être, même Jésus n'a pas accusé la Samaritaine lorsque tous ses accusés (des anonymes) se sont retirés, il a simplement dit : "Va et ne pèche plus !"


 
Perfect-plank
Perfect-plank
31-07-11 à 16:28

Re: Bien comprendre

J'écris pas ici pour des leçons de morale, et encore moins pour des leçons de catéchisme. Merci la none Ime. 


 
Art-Orange-2004
Art-Orange-2004
31-07-11 à 16:02

Bonjour,
c'est peut-être aussi la certitude de ne pas avoir à s'engager totalement dans une histoire en tentant des personnes en couple, qui sait.
C'est juste une hypothèse, en même temps, puisque je ne te connais pas, mais ce beau ciel bleu, fatalement un jour, devient toujours terre à terre dans un quotidien.
Dire que la liberté à un prix n'est certainement pas anodin ;)
Bonne journée à toi.

 
Perfect-plank
Perfect-plank
31-07-11 à 16:35

Re:

Oui, sans doute.

Mais j'l'ai pas tenté, c'est lui qui a commencé. Même si au premier regard j'ai eu envie de lui ; dès que j'ai su qu'il n'avait rien de célibataire j'ai cessé de le voir comme quelqu'un avec qui il aurait pu se passer quelque chose.

J'ai même été la première surprise de ce qui s'est passé cette nuit là, même si ça n'était pas pour me déplaire... 

La liberté a effectivement un prix, et c'est celui de la solitude. Je sais déjà que je vais me griller toute entière à ce début d'impossible, je sais déjà qu'il va me faire mal, je sais déjà. Evidemment, la liberté a un prix. Et je crois que ça en vaut la peine...


 
Art-Orange-2004
Art-Orange-2004
31-07-11 à 16:46

Re:

Je comprends tout à fait ton point de vue. Je sais bien par expérience que ces genres de regard sont très tentants. Et puis si tu n'en souffres pas, tant mieux ;)

 
Anonyme
31-07-11 à 17:04

Re:

"Et puis si tu n'en souffres pas, tant mieux ;)" ... faut pas culpabiliser surtout ! C'est le mot d'ordre du 21e siècle ! Eh bien tout ceux qui partagent ce sentiment, qu'ils ne se plaignent pas du mal de vivre, ni de la solitude, ni de la dépression encourue, et de tous les maux  qui en découlent.

Ce sont vos enfants qui vous accuseront d'avoir refusé la fameuse morale !


 
Art-Orange-2004
Art-Orange-2004
31-07-11 à 17:10

Re:

En attendant la critique des enfants il faut faire au mieux ! Ceci-dit moi je suis en jachère donc assez tranquille du point de vue des tracas du cœur. On fait comme on peut ;)

 
Perfect-plank
Perfect-plank
31-07-11 à 21:36

Re:

C'est pas la peine de brandir autant d'agressivité. Ce genre de violence n'a pas sa place ici. 

A vous lire je suis sûre que vous êtes aussi du genre à dire "mais cette fille a bien cherché à se faire violer, regarde elle s'habille comme une pute !"

Aussi, je vous saurai gré de ne plus laisser de vos traces ici, puisque je les effacerai. Merci, bon vent.


 
Anonyme
01-08-11 à 00:38

Re:

Si c'était si simple d'effacer les traces !!!! Mais en réalité c'est impossible. Même le temps n'abolit pas les événements. L'âme n'est pas un disque dur ! Si seulement tu pouvais comprendre l'indulgence que l'un et l'autre te manisfestent ici. Je te prie ne pas y voir de l'aggressivité ni de la violence, sois au moins convaincue de cela. Et à toi-même bon vent !



 
Perfect-plank
Perfect-plank
01-08-11 à 20:21

Re:

j'ai pas besoin d'indulgence, non plus. juste, ici, c'est mon espace. mon chez moi en quelque sorte, et j'écris pas pour qu'on porte un jugement, quel qu'il soit ; et ton indulgence, elle me juge déjà d'un oeil sévère, de haut, bien vissé sur tes principes.

J'suis perdue parce que je brise les miens en un coup de dés, et que je les brise autant que je sais comment je vais déjà me briser toute entière à cette histoire.

Voilà pourquoi j'ai besoin ni d'indulgence, ni de cours de morale : j'écris pas pour être lue, j'écris comme on se fait des tirages photos, pour mémoire ; pour ma mémoire.


 
Anonyme
05-08-11 à 02:15

Re:

"j'écris pas pour être lue".. .


Et ben moi j'aimerais bien que tu mettes des photos !!!.  (je ne les regarderais pas hein !)


 
Ben W.
07-08-11 à 20:58

Re:

Anonyme, je ne sais pas si tu es le(a) digne représentant(e) de la Morale ou son pire opposé.

D'un côté aucune logique de coeur, mais de l'autre également logique de raison. 

 
Gobbo
Gobbo
25-08-11 à 14:57

"J’veux pas bousculer sa vie, j’ai juste l’impression que lui et moi, ensemble, on a quelque chose d’hallucinant ; qu’on n’est presque plus réels, ou qu’on l’est à 150%. Juste l’impression qu’on pourrait toujours toucher le ciel."


Je me retrouve complètement dans tes mots, dans ton histoire, c'est du baume que de te lire.

 


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