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Des je t'aime sans les gros mots.

C’est comme des je t’aime que j’crierais en silence, des je t’aime sans les gros mots ; je me sens comme vide de cette histoire impossible, vide et entière tout à la fois, j’repense qu’on s’embrassait à chaque arrêt et même quand il n’y en avait pas, et juste, j’me dis que ça peut pas être juste ‘rien’. Même si ça l’est, concrètement, un rien intersidéral dans le réel de nos ptites vies qui ne s’arrêteront pas à ça.

J’ai pas pu m’en empêcher. Lui envoyer un message comme un ‘t’étais pas tout seul dans cette histoire’. J’ai entendu quelqu’un prononcer son prénom pour un rien et c’était bizarre, comme un prénom lancé en l’air par quelqu’un qui s’en fout peut provoquer tout un tas d’émotions. J’me demande comment je vais gérer ça, au quotidien. J’vais sans doute continuer à me noyer de taff parce qu’il n’y a qu’à ça que je respire, finalement. C’est dur à entendre, pour les autres, je crois, que j’suis là par plaisir. Que je fais ça parce que c’est là que je me sens vivre. Même si je sais que c’est sans doute bizarre, ce gout du bien dessiné, bien fini, bien décrit, cette envie du speed, du stress, de l’angoisse, mais toujours avec le sourire et la certitude d’un « on va y arriver, ça va le faire, et puis ce projet il est top » ; mais c’est ça qui m’anime, pour l’instant. Alors il s’agira sans doute de m’envelopper d’un nuage de boulot, et d’éviter de trop penser à croiser son regard, de trop penser à prévenir ses frôlements qui ne seront pas.

Définitivement, j’dois arrêter les projections, les fantasmes et les inventions. J’dois m’arrêter là, à ce qui a été, qui ne sera plus. Même si moi j’ai rien à y perdre, même si... J’veux plus être celle qui détruit tout. Mais j’voudrais savoir ce qui s’est passé dans sa tête à ce moment là. On peut même pas dire que c’était l’alcool, pas que ; ça serait p’t’être pas allé aussi loin, c’est tout. J’me repasse le film de cette soirée pour comprendre où ça a dérapé, comment, et j’le revois me proposer ses genoux quand il n’y avait plus de places assises, j’me revois refuser, au début, et puis accepter, finalement, plus tard dans la soirée, en lui laissant ma place sous conditions. J’le revois me pincer les cuisses comme un jeu qui commence et puis, jeu de mains, mais ça venait pas de moi, j’me souviens ma surprise et puis nos doigts qui s’entrecroisent, les mains qui se tiennent plus longtemps qu’un soupir, sa chaleur contre mon dos, il me dit t’as un parfum de femme, c’est quoi. Il a dû se passer d’autres trucs et puis on a dansé, j’ai dansé catastrophique comme d’habitude, j’lui ai dit c’est normal c’est un rock c’est un truc de vieux ; j’ai bu des mojitos avec deux pailles, partagé, pas que avec lui. Et puis j’me souviens qu’on s’est isolés, d’un coup, et qu’on s’est embrassés, et que j’lui ai dit des trucs du genre on devrait pas et ses réponses qui s’obstinaient dans un on verra bien, pense à l’instant. Ouais. C’était bien plus que juste une soirée en l’air.

Il m’écrit j’suis désolé que ça t’affecte, et faut pas que ça nous empêche d’avancer. Un message gentil et attentionné, qui m’fait du bien en fait ; même si c’est rien. Je pense à lui.

J’tombe amoureuse comme on tombe d’une chaise mais toujours comme un premier amour. J’dis à chaque fois que c’est quelque chose d’énorme et je le pense vraiment, même si ça parait démesuré. Oui, j’vis que des histoires de dingues, parce que je ne sais pas les vivre autrement qu’avec toute cette intensité là ; j’m’y noie toute entière et puis, je me naufrage et repars à nouveau dans une autre folie. Jusqu’à ce que je croise celui qui saura croire aussi bien que moi à une histoire de fous, jusqu’à ce que je rencontre un type qui me scotche, me fasse taire, … et comprenne que j’vis plus si on m’empêche d’aimer trop ce que je fais.

Alors voilà, jsuis pas inquiète. Meme si j’me sens drôlement amoureuse, que je me sens défaillir à entendre son seul prénom, à imaginer le croiser sans arrêt, que je repense tout le temps à cette soirée dingue. J’cultive des sentiments impossibles parce que j’ressens en plein, et que j’aime croire à des folies. J’apprends à me fier à mes intuitions qui ne me trompent finalement presque jamais, à ces impressions au premier regard qui sont souvent assez justes... Et ma première sensation, le premier jour, c’était je veux ce garçon, lui et aucun autre, je le veux ; et lui et moi, on vivra un truc insensé. Un insensé d'une heure, d'un jour, d'une nuit, peu  importe ; juste que ça sera dingue.

 
Ecrit par Perfect-plank, le Jeudi 4 Août 2011, 21:26 dans la rubrique Actualités.


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