J’lui ai dit mais là t’es ici, et maintenant. T’es ici et maintenant, et tu te prends trop la tête, alors qu’il n’y a pas de bouton machine arrière dans l’réel mec. J’disais qu’il se passe quelque chose de spécial, je disais aux premiers moments. Spécial, au point qu’il pense à m’éjecter de son répertoire pour ne pas se tenter de nouveau. Spécial au point qu’il me sorte de son quotidien tant bien que mal alors qu’on se croise tous les matins à la machine à café ; on sait tous que ça n’est jamais la solution, puisque le « problème » est bien plus. J’te l’ai dit, j’marche à l’intuition. Et en deux secondes, j’t’avais dit on a quelque chose de spécial.
Cette propension à vouloir tout simplifier qui me rendrait compliquée – dit comme ça, ça sonne quand même un peu absurde. J’voudrais qu’on ait les mêmes évidences. Ca serait tellement simple – pour le coup.J’ai pensé c’est mignon, ce « concours de circonstances ». J’crois pas que ça en soit, j’pense pas non. J’voudrais juste dire « je suis là ». J’repense à toi et je me demande si tu m’baratinais, quand tu me disais cette impression qu’on s’était déjà connu, il y a très longtemps. J’me demande si tu étais sincère, tu vois, j’en arrive à douter de toi, juste parce que tu me demandes si je ne suis pas en train de tomber amoureuse de toi. Après tout ce qu’on s’est dit, c’est comme si rien n’avait de sens ; comme si tous ces dialogues n’avaient eux-mêmes aucun sens, dans une vue globale, sinon de m’attirer jusqu’à toi pour me parler de tes fantasmes. Bien sûr y’a des nuits où j’aimerais bien m’envelopper de ta présence ; bien sûr. Y’a des jours où je sens ton odeur, là, partout en moi, sur moi, et j’avais la certitude que c’était parce que toi et moi, on avait quelque chose de commun, un truc qui nous relie, ce « quelque chose » qui fait qu’on n’a même plus besoin de se livrer, puisque tout est dit – tu vois, ce truc-là, bien plus que de vagues nuits sans sommeil… Voilà ce que j’ai ressenti quand je t’ai rencontré.
Comme on peut se sentir trahi juste par quelques mots insipides ; j’pensais que toi et moi, on avait dépassé « l’amoureux ». ‘faut croire que ton égo parlait, ce soir là, faut croire que… J’pensais qu’on avait bien plus, c’est tout ; mais j’peux pas arrêter la naiveté.
Tu sais j’apprends à marcher sans qu’on ne me tienne plus la main. Sans me vanter, j’men sors plutôt bien, tu vois. Certains voient dans ma démarche un pur égoisme, et ça n’est pas simple, d’expliquer, de devoir sans arrêt clarifier, dire, justifier. J’dois chaque jour expliquer que même si j’suis célibataire, j’veux pas d’un mec dans ma vie. Ca parait si inconcevable ? Tu vois, ça, ça c’est fatigant. Et c’est pour ça, que je t’en veux : parce que je pensais qu’avec toi, je n’aurais pas à expliquer à nouveau.
Il me dit t’es bien plus fragile que t’en as l’air et puis, j’pense que c’est juste la deuxième impression. J’ai traversé pas mal de batailles, pas mal de zones de turbulences, et je m’en sors sans trop de dommages, on dirait. J’crois que je ne suis pas si fragile, en fait ; juste un peu abimée par endroits, là où les plaies ne sont pas encore bien refermées. J’laisse juste toutes les émotions m’envahir et m’emporter comme la marée, parce que j’ai décidé de ne plus aller contre, mais de me laisser aller avec.
Sauf, sauf la colère. Mais la colère m’a désertée.
Commentaires :
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es troisquestionsmême si c pas dans le scénario originel)Eske tout ça est en relation avec une inconstante de Planck relativement restreinte à sa théorie de
l'amour multidimensionnel ? (encore des trucs cochons.Tant mieux si t'es plus en colère)