Y’a trois heures qui m’ont filé le sourire, comme un bonheur retrouvé. Et puis la nuit, les rêves remplis de violence, encore, toute cette violence non dite, toute cette violence… comme si il fallait qu’elle se passe, malgré tout, même si ça n’était que dans ma tête, tout ça, au point d’en arriver à croire que c’est moi qui la provoque, qui la désire presque… Le réveil et le corps comme roué de coups, toute cette violence qui se bat à l’intérieur de moi… C’est dur, de retrouver le calme. De revenir à la paix, de retrouver un équilibre encore instable, qu’on ne trouve qu’à tâtons.
Ta venue ravive des souvenirs, tu vois, à cet instant-là la seule chose qui me soit venue à l’esprit c’est que je t’ai aimé, que je t’ai tellement aimé. J’sais pas bien où tu en es, ce que tu fais, ta petite amoureuse. Je me demande encore si le désir sera toujours présent, malgré (ou à cause de) nos respectives capacités - plutôt développées - à nous agacer. J’ai même pas envie de ça ; juste de te voir, de te serrer dans mes bras, de parler un peu. Tu vois, faire l’amour à un souvenir, c’est une jolie manière de poursuivre au-delà de lui.
« 2011 s’achève et mes 24 ans s’achèvent avec elle ; ce ne sont pas les années qui m’effraient, c’est ce que je suis capable d’en faire. »
« C’est comme sentir qu’on s’élève et d’un coup se fracasser sur le bitume. »
« Je me rends compte que tu ne sais absolument rien de moi, après toutes ces années. »
« Y’avait tellement de bonheur et tellement d’amour dans ce moment là que j’ai senti mon cœur sur le point d’exploser. »
« Tu sais j’sens juste que c’est un grand bordel, que tout est sens dessus dessous ; j’voudrais tellement éviter de blesser qui que ce soit. »
Et puis j’ai relu un passage dans un bouquin, un passage à la fois tellement beau et qui fait beaucoup trop écho à mon histoire, et si je me suis reconnue dans ces mots, j’ai aussi senti que je commençais à les dépasser. A aller au-delà. Comme si j’avais grandi, un peu, beaucoup, peut être. J’me sens plus aussi vide, j’ai plus besoin qu’on me tienne la main, j’ai plus besoin des caresses d’inconnus sur ma peau pour me sentir ancrée à la vie, pour chasser mes fantômes.
J’me lève les matins et quand je prends conscience de ma première respiration, de l’air qui circule dans mes poumons, de cette machine complexe de mon propre corps qui s’éveille je ne peux pas m’empêcher de sourire. A chaque pas que je fais vers cette paix, je sens que le chemin est encore un peu plus long ; mais à chaque pas, je me sens aussi à la fois plus légère et plus de poids, plus riche et plus émerveillée de l’instant.
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